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mardi 17 décembre 2013

( Les meurtrières )

Self-tattoo
16.12.13




Je marquerais les miens chaque fois qu'ils partiront, je marquerais les vôtres si vous me demandez. Il fait nuit noire aux épicentres des épidermes qui crèvent d'ennui, j'en ai peut être eu marre de pas dormir la nuit. 

On fait justice avec ce que l'on a, loyauté avec les orteils, on fait l'amour avec nos doigts et la cuisine avec du miel. On cherche ici des solutions, des forces propositionnelles, des possibles et puis des potions pour que le bateau mange le ciel. 

Mes morts me sont précieux et m'habillent mieux que vos sornettes, j'écrirai donc pour trois puisque j'écris pour deux.

Il existe des verbes que tu ne veux pas connaître. 
Il m'aura suffit de trois traits. Pour me sentir complète. 



mardi 26 novembre 2013

( Brooklyn )


J'enverrai mes loups sans vergogne poser la patte sur tes paupières. 
Tu dormiras enfin du sommeil de l'enfant et l'air passera tranquille dans tes poumons d'asphalte. 
J'enverrai mes pirates veiller sur ta couronne, tu restes l'enfant roi et tu mérites une protection. Tu ne souffriras plus de l'insuffisance des planètes, de l'horreur du verbe être. Je t'enverrai mes loups, Ils sont sages et féroces. Si leur poil n'est pas doux ils tiennent pourtant si chaud que ton corps pourrait fondre. Je t'enverrai des loups qui ne remplaceront pas le tien, qui ne valent pas les louves de notre meute à nous, mais c'est en attendant. Des loups petits, humbles, compagnons.

Tu ne te réveilleras plus tétanisé d'angoisse, ils lécheront tes joues de leur langue râpeuse et tu ne seras plus seul. Tes cris sans voix n'auront plus raison d'être lorsque je t'enverrai mes loups. Ils avanceront sans bruit, sans renverser les fioles de ton laboratoire, n'attendront rien de toi que ton souffle palpable et tes yeux koala. Juré, mes animaux ne remplaceront jamais celui qui fut ton roi, que la foret t'a pris et qu'elle tarde à te rendre. J'ose seulement espérer qu'ils chaufferont ton pelage les soirs ou ton visage sera trop loin du mien. Et puis le temps passant nous sortirons des terres pour construire un château digne de notre meute qui s'appellera Brooklyn, j'irais chercher nos louves par la peau de leur cou avec mes crocs usés, je leur dirais qu'il est bien temps, qu'elles nous ont trop manqué. Et nous serons alors ce qu'il était prévu qu'on soit. 

L'amour, dans sa forme la plus acceptable.

lundi 18 mars 2013


On ne meurt pas qu'une fois. Toi, c'est comme si tu mourrais de nouveau à chaque fois que quelqu'un parle de toi. Et cette histoire de deuil n'a aucun sens, c'est comme demander l'heure à un caillou. Vous seriez surpris, j'en suis sure, si on étalait sous vos yeux tout les objets que vous avez oublié. Par oublier je veux dire disparaitre, tout ce qui n'existait que dans vos souvenirs et qui chaque jour, retourne au néant. Dans mon cas il reste quelque chose de palpable, un objet concret qui passe ses heures à rappeler ta présence, le tissus de tes blouses, l'odeur de tes mouchoirs. Cet objet palpable,  c'est une maison.

C'est une maison plantée au bord d'une route ou les voitures ne passent presque jamais. Je ne sais pas si elle est toujours autant fleurie aujourd'hui, sans doute qu'il lui manque la plus belle des pivoines, mais la maison est encore là. Elle est si bien enracinée qu'elle a vu nombre d'enfants naître, courir, manger des prunes en son grenier. Elle est remplie d'objets solides, trop vieux pour avoir connu les lois de l'obsolescence programmée, des cafetières éternelles et des moulins à poivre incassables. Elle tient fièrement ses tuiles sous les tempêtes du Nord, renferme des odeurs capables de réanimer mes souvenirs disparus. Sous ses allures de vieille bicoque, c'est une maison magique. Une machine à remonter le temps.

Son grenier t'emmène en voyage, mais fais attention ou tu mets les pieds. Il y règne une odeur de foin et de vieux bois qui vaut des millions de dollars. Sa cuisine n'oublie pas qu'elle avait huit gamines pour y faire la vaisselle en disant des bêtises. Surtout, il y a une chose qui me noue le ventre quand j'y pense : Il y a dans la maison une seule et unique horloge, qui a toujours donné l'heure avec cinq minutes en trop. Ces cinq minutes sont fantastiques, elles n'existent qu'ici, bien sur tout le monde savait qu'il fallait faire une soustraction pour connaitre l'heure véritable, mais personne n'a jamais changé ce détail, jamais, à aucun changement d'heure.

Dans le salon, il y a un canapé ou tout le monde a deja fait une sieste pour fuir la promenade du dimanche. Dans les chambres, des odeurs d'eau de cologne et de lessive. Des puzzles incomplets dans le fond des armoires, des cahiers d'école, et puis cette boite de dominos.

Tu peux me donner tout l'argent du monde, ça n'aurait jamais la valeur de cette maison. C'est une baguette magique et un bateau pirate, à la fois un château et une cabane, en tous cas elle possède quelque chose que nous ne possédons pas : Elle est immortelle. Elle reste, à l'heure tout fout le camps.

jeudi 14 février 2013

Retour vers le cyanure.



Le ronronnement ancestrale d'un ordinateur qui m'a vu grandir et cracher. D'un clavier sur lequel j'ai tué tant de personnages, tant d'histoires d'amour qu'il faudrait en faire un autel. L'odeur du bois et de la cuisine, l'odeur des femmes seules avec la télévision sans le son, les coussins joliment assortis, le charme d'un meuble a demi poncé, d'une bouteille de vin blanc qui se boit sur plusieurs jours. L'élégance des choses minuscules, du pas-à-pas, du peu-à-peu, du périssable en culotte courte. 
Les chuchotements d'une ville dont j'avais oublié le visage et qui sort, lentement, la tête de sous la table quand l'insoumise lumière vient lui gifler la face. C'est une lumière trop blanche, une lumière du Nord qui n'attend pas qu'on se prélasse sous ses aisselles pour être là, et pour tomber. Elle vient s'enrouler sur les dentelles d'une cathédrale que j'avais toujours vu, sans jamais regarder. Elle vient s'étendre comme une langue immense, lécher les pavés imparfaits des ruelles qui ne savent plus ou se situer entre tristesse et élégance, entre mon adoration et mon dédain. Il y une femme sous les voutes de la rue des Carmes, elle a le visage d'un marteau. Elle murmure des secrets avec ses doigts, à l'oreille d'un accordéon qui répond en paradis à ce qu'elle semble lui demander en nuages. Et je voudrais parler de sa voix qui, à l'image du marteau-visage, n'a de cesse de frapper et qui raisonne encore dans les rondeurs de ma théière. 

L'immensité dégueulasse de la Seine qui déborde. La magnificence de son horrible couleur indescriptible. L'étrange spectacle du néant qui s'active en citoyen. L'extrême jouissance que peut procurer la vue de quelqu'un qu'on a vaguement connu il y a des années et qui se trouve aujourd'hui dans cette même rue, avec plus ou moins les mêmes vêtements, le même visage. La relativité extrême du temps qui passe à certains endroits, et qui s'arrête à d'autres. Le mystère d'une mercerie qui vend les mêmes boutons en nacre depuis douze ans et qui existe encore. L'immondice des grands magasins qui, d'un pays à l'autre, viennent homogénéiser le paysage. Le sentiment bizarre d'une ville colonisée par des produits. Le sourire d'un zonard qui d'une main fume une roulée, de l'autre caresse tendrement son chien.

mercredi 9 janvier 2013

C'est donc reparti pour un tour. Il va falloir, encore, se tenir droit dans un métro rempli d'ouvriers épuisées, de conasses babylissées, de bourgeois outrés par l'odeur des wagons. Il va donc, falloir insérer un nouveau jeton dans la machine à bonheur. Enjoy, les sourires sont en promotion, en déstockage, à croire que personne ne les veut. Avouez que vous êtes déçus qu'elle n'ait pas eu lieu, la sublimissime fin des siècles. L'ultime repos de vos âmes imbibées d'espoir. Avouez qu'au fond de votre petit être insectoïde vous esperiez le grand badaboom. La fin des heures supplémentaire sur madame Terre. Mais c'est pas grave. On s'adapte aussi à la vie en fin de compte.

Sans avoir aucune envie d'être d'accord avec ça. La tête sortant à peine de tous ces trucs sur le Bien et le Mal et l'absence d'opposition entre eux, en pyjama depuis trois jours, c'est donc reparti pour un tour. J'ai qu'une envie, c'est de fixer un caoutchouc sur la machine et d'appuyer sur la pédale.

De chez Moreau, je reviens toujours exaltée. Folle de mots. Le corps parcouru de bourrasques et les yeux beaucoup plus ouverts que d'habitude. Il était occupé par l'écriture de La langue de ma vie, son dernier livre avant le prochain. De mon côté je m'attardais dans les corrections du mien sans parvenir à lui dire combien je me sentais caverneuse d'avoir posé le mot fin sur une histoire qui n'était pas sensée en avoir une. Vous ne m'aviez pas dit, Monsieur, qu'écrire un livre consiste à le sortir de soi, donc à l'éliminer pour toujours de son ventre, bref à l'assassiner en quelques sortes. J'étais toujours tremblante de la mort d'un de mes personnages déguisée en naissance de livre. Mes entrailles avaient quitté leur foyer,  et mon organisme était déjà occupé à en construire de nouvelles sur fondation de mots blasés. La charpente verbale de ce nouvel édifice ne portait pas de nom, et seules les quatre lettres de Milo désiraient bien danser dessus. C'est donc reparti pour un tour.






vendredi 4 janvier 2013

Nouvelles



Nouvelle réalisée dans le cadre du concours " Maisons Laffittes " 2012 :

De Londre à la maigreur.
( cliquez pour lire )

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Nouvelle réalisée dans le cadre du concours " Maisons Laffittes " 2011 :

( cliquez pour lire ) 


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