tag:blogger.com,1999:blog-55403884320451381872024-03-05T16:47:33.953+01:00( Comprends entre les lignes )Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.comBlogger191125tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-21507472992722143222018-03-06T21:14:00.001+01:002018-03-06T21:14:09.673+01:00Next Step Bonjour aux quelques rares lecteurs naufragés qui me suivent encore ici. J'annonce la fermeture de ce blog, si vous voulez continuez à me suivre à présent ça se passera ici :<br />
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<span style="font-size: large;"><a href="https://capitaineplume.blogspot.be/">https://capitaineplume.blogspot.be</a></span></div>
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Merci</div>
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Plume </div>
<br />Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-62269266191968324302017-08-23T21:17:00.000+02:002017-08-23T21:17:16.674+02:00Glaciale<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSWDk5E_39y2oJfWrG3ml7gGxMiYSYJ9bUaO5F8ZGokmFCpStXNR1sFVIEHwYRCIcwwXa2vUmQ8HqXoOWyhAWpVwYMMXpPPOuky4-CDBdnVsv8xxXtyULh9ABBSbltFYEkBtUma5AbE8Rj/s1600/20994342_1482129165158816_6633579713060287029_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="656" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSWDk5E_39y2oJfWrG3ml7gGxMiYSYJ9bUaO5F8ZGokmFCpStXNR1sFVIEHwYRCIcwwXa2vUmQ8HqXoOWyhAWpVwYMMXpPPOuky4-CDBdnVsv8xxXtyULh9ABBSbltFYEkBtUma5AbE8Rj/s640/20994342_1482129165158816_6633579713060287029_n.jpg" width="435" /></a></div>
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<span style="font-size: small;">Sur une ligne ils marchent et de chaque côté d’eux c’est le vide absolu, l’épaisseur de la nuit et la moiteur terrible de leur liberté, glaciale. Oui, glaciale, la liberté. On nous l’avait vendu comme une chose ronde et bucolique, comme une promenade sucrée sans encombres et sans cailloux dans les chaussures, on nous avait dit que la liberté c’était comme ces choses magiques qui arrivent dans les films avec des étincelles et des jolis violons derrière. En fait, sur une ligne ils marchent et la chute les menace sans cesse. En fait c’est surtout faire l’effort de marcher sur cette ligne, <b>droite</b>, tellement inconfortable et tellement décidée, cet espace incroyablement étroit et précieux ou ils n’appartiennent à personne. Qu’à eux même.</span></div>
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p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 12.0px 'Helvetica Neue'; color: #454545}
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<span style="font-size: small;">C’est vrai qu’ils sont une minorité, quand on les croise on finit par remarquer que leur pieds sont posés à des endroits toujours très réfléchis et calculés. Pas vraiment à l’espace qu’on aimerait qu’ils occupent, pas vraiment des pieds obéissants aux maîtres, encore moins aux dieux, mais posés sur cette ligne, <b>concentrés</b>. C’est un drôle de choix et je sais que nombreux sont ceux qui ont préféré marcher à tous les endroits et pouvoir s’affaler, partout, sur le monde, confortablement. Moi aussi j’ai envie de croire que la liberté ressemble à de l’affalement, parfois. Pourtant quand je les observe je commence à comprendre. Sur une ligne ils marchent et de chaque côté d’eux c’est le vide absolu, l’épaisseur de la nuit, et la moiteur terrible de leur liberté : glaciale.</span></div>
Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-23644250163900902112017-07-25T19:51:00.000+02:002017-07-25T19:51:28.864+02:00Elasticité des espaces.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEkx6eMI8rE53fOG5lRdfUAI3-enJe9LC0FUPSGCfiNvXEsdpJ-dYqxfX06ypQU_rcQ5FIk10uWQAdUF6xOAZPH5sosD30gZ6mSxkTVn9xAYEHRk0MM0FWe08TKanPLf27KI30kXeYxUqv/s1600/20228954_1450240491681017_4207296888381132385_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="656" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEkx6eMI8rE53fOG5lRdfUAI3-enJe9LC0FUPSGCfiNvXEsdpJ-dYqxfX06ypQU_rcQ5FIk10uWQAdUF6xOAZPH5sosD30gZ6mSxkTVn9xAYEHRk0MM0FWe08TKanPLf27KI30kXeYxUqv/s640/20228954_1450240491681017_4207296888381132385_n.jpg" width="435" /></a></div>
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Je suis un homme passablement convaincu de ma mediocrité. Je crois toujours que je ne pourrais jamais faire mieux, que cette médiocrité est mon accomplissement, que mon paroxysme à moi équivaut à la norme d'un autre, que le meilleur que je puisse faire n'a jamais rien d'étonnant. Et puis un jour je me dépasse. Un jour je fais quelque chose d'un plus parfait ou d'un peu moins mauvais selon l'humeur. Pourtant je crois toujours que j'ai atteins le fond de ce que j'avais à offrir, puis je réalise la présence d'un double fond, voire d'un triple, je m'aperçois que ces choses là sont élastiques et qu'elles se tendent encore et se dilatent à l'infini.<br />
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Il m'arrive de croire que j'ai déjà tout vu. Je suis un homme passablement lassé par le spectacle de la vie, passablement bougon et poussant les soupirs d'un centenaire fatigué. Il m'arrive de penser que tout se ressemble, que la vie d'un homme n'est qu'un serpentin ennuyeux suivant quelques courbes exotiques tout au plus. Il m'arrive de penser que les villes ont toujours la même couleur de brique peinte et les forêts la même odeur de terre fongique. Et puis un jour je vois un âne sur un sentier, avec ses yeux infiniment humides sous ses bouquets de cils immenses.<br />
Un jour je vois un âne et pourtant j'en ai vu des ânes, mais un jour je vois la complexité de son poil sec et poussiéreux, je respire son odeur de terre mouillée et je comprends que je n'ai jamais rien vu, que rien ne se ressemble, que je suis un homme passablement ingrat au début de sa route, porté par une terre complexe ou rien ne se répète. Un jour je réalise que je me suis trompé.<br />
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Et puis je crois souvent que j'ai déjà aimé. Je suis convaincu d'avoir fais le tour de la question et de ne plus pouvoir aimer plus fort, je sais pertinemment que j'ai atteints cent fois les sommets de mes capacités sentimentales. Je crois souvent que j'ai vidé mon coeur de l'avoir si souvent sollicité, je sais que j'en ai raclé les parois et que je l'ai sucé jusqu'à la moelle. J'ai cru que j'en avais définitivement terminé avec les états volcaniques, j'ai cru que mon âme avait déjà tout tremblé, tout pleuré, tout transpiré. J'ai cru que j'étais un homme qui avait consumé son quota d'incandescence, je m'étais résigné à regarder l'amour par le biais d'un rétroviseur, à conjuguer mes passions au passé composé et à m'en satisfaire. Et puis un jour j'ai senti l'incroyable élasticité de mon organe premier, dans ma poitrine les parois que je pensais raclées se sont écartelées dans un vacarme monstre, ce qui était aride est devenu charnu. L'organe palpitant s'est gonflé d'un seul bond, atteignant subitement le double de sa taille et me coupant le souffle du même coup. De mon âme toutes les fenêtres se sont ouvertes dans un grand courant d'air et mon ventre vibrait comme aux tous premiers jours, des larmes idiotes et incessantes me roulaient sur les joues et je riais, moqueur, à gorge déployée de me voir si sensible. Un feu sans précédent avait pris naissance entre mes côtes, ridiculement dévastateur, le début d'un incendie incontrôlable et qui allait durer. A l'endroit ou je ne voyais plus qu'un vaste terrain vague une jungle venait d'éclore, grouillantes de toute sa faune moite, sa flore chaude, tropicale. Tout ce qui était mort était en fait vivant, tout ce qui était petit s'avérait être immense, le vide devenait plein et de nouveau : Je m'étais trompé.<br />
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Je suis un homme passablement convaincu de ma médiocrité, et je suis un homme qui n'a de plaisir plus intense que celui de se tromper. Je réalise que je suis un homme, finalement, très attaché à ses erreurs.<br />
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Je suis un espace dont chaque organe est élastique, je suis un organe dont chaque espace est infini.<br />
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<br />Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-68468672202081998162017-06-15T11:51:00.000+02:002017-06-15T11:57:53.244+02:00La fureur ordinaire<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 13px; line-height: normal; margin-left: 70.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 13pt;"><br /></span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 13px; line-height: normal; margin-left: 70.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 13pt;"><br /></span></div>
<div style="color: #454545; font-family: helvetica; line-height: normal; margin-left: 70.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;"><br /></span></div>
<div style="color: #454545; font-family: helvetica; line-height: normal; margin-left: 70.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;"><br /></span></div>
<div style="color: #454545; font-family: helvetica; line-height: normal; margin-left: 70.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;">Sa fureur ingérable me rassure au plus au point. Voir cet homme, sorti de ses gonds en les détruisant au passage, cet homme qui n'a aucun compte à rendre à la logique, qui ne doit absolument rien à l'organisation et aux classements, voir cet homme qui n'est que débordement et puissance ça me rassure au plus haut point. Constater enfin que la force, le spontané et la fureur, trop sauvages pour être complimentées dans notre système de rangements, de boîtes et de casiers sans oxygène, notre système de l'apoplexie qui aime dire "ranger" lorsqu'il veut dire "dissimuler", et qui aime parler d'ordre lorsqu'il veut parler d'esclavage, n'ont pas eu besoin de trahir leur maître pour le mener à son accomplissement. Cela en dit long sur bien des choses inavouables.</span></div>
<div style="color: #454545; font-family: helvetica; line-height: normal; margin-left: 70.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;">C'est à dire que toute ma vie je me suis sentie maladroite d'avoir autour du cœur des chiots balbutiant et innarêtables courant dans tous les sens, coupable de la façon dont me venaient les mots et les idées : Bondissant, sans ordre ni hiérarchie, sauvages, sans système ni méthode. Grandissant dans un monde qui poussait au classement de chaque chose et à l'annihilation de tout ce qui déborde, je me sentais peu à ma place jusqu'à ce que je rencontre les viscères scintillantes de l'homme et de son œuvre.</span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 13px; line-height: normal; margin-left: 70.8px; min-height: 14.9px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 13pt;"></span><br /></div>
<div style="color: #454545; font-family: helvetica; line-height: normal; margin-left: 70.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;">C'était devenu une évidence : ce qu'on avait passé l'éternité à me présenter comme une chose "à dompter", "à surveiller", à "contenir", à "refouler", à scinder en petits morceaux pour mieux les repartir et les enterrer, était en fait exactement la chose qu'il me fallait laisser jaillir, bondir, se répandre de toute sa faiblesse et tout dévorer de sa force. Cette chose que je ne pouvais ni planifier ni connaître et qui bien sur me dépassait, je comprenais subitement que mon devoir n'était pas de l'apprivoiser, mais de la libérer enfin de son harnais d'acier et d'observer la p</span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;">uissance de son envahissement. L'observer dans sa course légendaire aux quartes vents, la langue pendante et l'haleine fétide, le poil durci d'avoir passé sa vie ou plutôt sa mort entière dans les caves de la peur et les prisons de la raison. Quelle erreur que d'avoir écouté les paroles grasses et fortes des défenseurs du cerebral alors que depuis tout ce temps mon ventre, mes tripes, mes émotions intestinales n'ont pas arrêté un instant de pousser un cri bien plus </span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 13pt;">f</span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;">in et bien plus ingénieux, ne désespérant pas d'être enfin entendu. Quelle bêtise, et quelle soumission que de les avoir laissé donner plus d'importance au cortex de mon crâne plutôt qu'a celui, pourtant non mon complexe et grouillant de neurones, de mon ventre se languissant. </span></div>
<div style="color: #454545; font-family: helvetica; line-height: normal; margin-left: 70.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;">J'aurai pu rester ainsi longtemps coincée dans mon ignorance et ma souffrance de ne pas écouter le bon organe, si je n'avais pas rencontré le vieil homme.</span></div>
<div style="color: #454545; font-family: helvetica; line-height: normal; margin-left: 70.8px; min-height: 14.9px;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 13pt;"></span><br /></span></div>
<div style="color: #454545; font-family: helvetica; line-height: normal; margin-left: 70.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;">Il se tenait debout sans aucune prétention et l'on voyait à travers lui les innombrables couches transparentes et solides de celui qui ne cache rien. Le monde organique s'inclinait respectueusement sur son passage tandis que le monde social lui tournait le dos. L'homme se tenait complètement ouvert. Tripes et organes à la vue de tous, rage et fureur sortant de ses yeux, sa bouche et ses oreilles, il n'avait pas honte. Il ne cherchait pas à retenir aucune des monstruausités qui lui sortaient du ventre, ni à mettre en avant aucune des petites parcelles de lumière qui le traversaient. Il savait bien sur que chacune des ses forces avait sa propre intelligence et ses propres pouvoirs.</span></div>
<div style="color: #454545; font-family: helvetica; line-height: normal; margin-left: 70.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;">Son visage n'était déformé par aucun des sentiments que le monde avait tenté de lui enseigner : Aucune fierté, aucun regret, aucun manque de confiance lui froissant le menton, aucun égo déplacé lui relevant la tête. Il était, selon moi, l'homme qui avait accompli par l'intermédiaire du verbe, de la phrase et du feu, les progrès et les avancem</span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;">ents les plus merveilleux et pourtant les plus simples qu'une âme humaine puisse accomplir durant sa petite existence.</span></div>
<span style="font-size: x-small;"><br /></span>
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<div style="color: #454545; font-family: helvetica; line-height: normal; margin-left: 70.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: x-small;">Il avait trouvé dans les coins sombres de son ventre une bête colossale, ignoble et sublime, dont l'odeur putride avait fait fuir tous ses contemporains, et plutôt que de la fuir à son tour ou de masquer son existence comme la raison l'aurait voulu, il fit ce qu'il me semblait être l'acte le plus courageux qu'il soit : Il décida de lui faire confiance. C'est à dire qu'il n'écouta plus aucune des voix qui ne soit pas sortie directement du ventre de la bête, du ventre de son ventre. Il cessa enfin d'être l'enfant à qui on dit "tu ne dois pas", pour devenir l'enfant à qui on ne dit rien, et enfin s'accomplir en homme indicible, sans titre et sans harnais.</span></div>
Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-19366691847954843662017-05-29T19:44:00.000+02:002017-05-29T19:44:10.965+02:00Le singulier contre la norme <div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(69, 69, 69); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 12px; line-height: normal;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;"><br /></span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(69, 69, 69); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 12px; line-height: normal;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;"><br /></span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(69, 69, 69); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 12px; line-height: normal;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;"><br /></span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(69, 69, 69); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 12px; line-height: normal;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;"><br /></span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(69, 69, 69); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 12px; line-height: normal;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;"><br /></span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(69, 69, 69); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 12px; line-height: normal;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;">Revenue d'une descente infinie au centre de sa Terre. Ayant creusé sa propre croûte terrestre, rencontré son noyau en fusion, ayant effleuré son propre magma et embrassé sa lave, la voilà revenue couverte d'une boue organique, presque couverte d'organes. Un souffle rauque l'accompagnant, paisible mais trop sauvage pour être poétique, elle chante un peu pour elle et un peu moins pour d'autres : </span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-family: Helvetica-Oblique; font-size: 12pt; font-style: italic;">Hmmmm hmmmm</span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;">. Fatiguée de tous les systèmes et nue de tous les mensonges qui l'encombraient jusqu'ici, la voila revenue, d'on ne sait vraiment où, allant plus loin encore. </span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-family: Helvetica-Oblique; font-size: 12pt; font-style: italic;">Hmmmm Hmmm.</span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;"> Fredonnant pour la mort et le corps qui balance. Je parle de la petite enfant que l'on voit juste là, recouverte de boue.</span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(69, 69, 69); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 12px; line-height: normal; min-height: 13.8px;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;"></span><br /></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(69, 69, 69); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 12px; line-height: normal;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;">Un peu plus loin celle qui aimait toujours s'habiller comme un mec, et juste à côté d'elle ce type qui parle souvent tout seul en marmonnant des formules mathématiques indigestes. Revenus d'une descente infinie au centre de leur Terre, fredonnant cette petite chanson trop sauvage pour être poétique : </span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-family: Helvetica-Oblique; font-size: 12pt; font-style: italic;">Hmmm Hmmmm</span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;">, Hmmmm.</span></div>
<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(69, 69, 69); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 12px; line-height: normal;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;">A gauche derrière le bar de fortune, cette femme plus âgée qui ne trouve pas sa place parce qu'elle rêve de dragons et de chevaliers à un âge ou il paraît que ça ne se fait pas, mais son corps se balance et je la vois qui fredonne une chanson : </span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-family: Helvetica-Oblique; font-size: 12pt; font-style: italic;">Hmmmm Hmmmm Hmmm</span><span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;">, revenue du centre de sa Terre.</span></div>
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<div style="-webkit-text-stroke-color: rgb(69, 69, 69); -webkit-text-stroke-width: initial; color: #454545; font-family: Helvetica; font-size: 12px; line-height: normal;">
<span style="-webkit-font-kerning: none; font-size: 12pt;">Là-bas ce type aux yeux trop grands, l'artiste dont tout le monde se fout mais qui a de l'or dans les mains, trop incapable de mentir pour entrer dans les circuits vicieux de l'art, je vois qu'un sourire malin se dessine à ses lèvres, et le voilà qui ferme les yeux et fredonne la chanson. Hmmmm Hmmm Hmmmm. Revenus du centre de leurs Terre, dépouillés d'absolument tout, couverts d'une crasse indicible dont la vue et l'odeur les disqualifie d'office et les exclue d'un bon nombre d'endroits. C'est une crasse métaphorique que d'être recouvert de soi jusqu'au bout des ongles mais personne ne s'y trompe, et c'est qu'ils sont nombreux les gens que ça effraie. Revenir du centre de sa Terre c'est souvent les mains vides avec plus rien à vendre, c'est souvent translucide et du feu dans le ventre. Il faut dire qu'il y a peu de place pour les flammes et la transparence dans un monde qui se cache de sa propre démence. Mais je vois leur corps fredonner une parcelle de monde qu'on ne leur enlèvera pas, et je connais la force de ces corps recouverts de boue. Parce qu'il n'y a rien de plus beau et puis rien de plus noble que l'infini bataille du singulier contre la norme</span></div>
Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-16038015258143036192017-05-02T20:35:00.000+02:002017-05-02T20:50:22.542+02:00Traversée <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgV0RsZDycfJCVTx75mIWMRP8W6IoUH3spT-csCQL0kUfgqzXb7T-yIWUJF0Mld6e-wwCLzb2jyxMWCiyqQuNXGdqlnwNBXiGiXXIn6XF1z64_CIOFqhyNBw98W3ONFKAUuJhAHItG6pBaB/s1600/18274691_1375064829198584_1737547020917159531_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgV0RsZDycfJCVTx75mIWMRP8W6IoUH3spT-csCQL0kUfgqzXb7T-yIWUJF0Mld6e-wwCLzb2jyxMWCiyqQuNXGdqlnwNBXiGiXXIn6XF1z64_CIOFqhyNBw98W3ONFKAUuJhAHItG6pBaB/s640/18274691_1375064829198584_1737547020917159531_n.jpg" width="512" /></a></i></div>
<br />
<br />
<i>Cassiopea</i> traversée par les vents traversée par l'ivresse. <i>Insomnia</i> par moments - insolente par miracle. Nous sommes evidemment les coureur de jupon de la fièvre, des volcans, de tout ce qui brûle et les enfants du vent - seulement quand il se travestie en tempête et tornade - évidemment. <i> </i><br />
<i>Cassiopea</i> traversée par l'esprit farceur traversée par le saule pleureur, AH ! Nous ne sommes jamais satisfaits tu as raison, nous voulons tout très fort et nous ne payerons pas l'addition, merci quand même - évidemment. <i><br /></i><br />
<div style="text-align: center;">
<i>Cassiopea</i> ou le corps désireux de braise - ou le corps du Christ sur une chaise. </div>
<br />
<i>Corps Eclatés</i> ou la grande guerre contre le palpable, le tangible, ennemis jurés de la logique, fervents défenseurs de l'absurde, suceurs de sang du bien-pensant, AH !<br />
Corps éclaté par endroits - éclairé par miracle. Corps tombant d'avoir trop marché, corps aimant d'être tant tombé. <i>Cassiopea</i> traversée par les vents, traversée par l'ivresse.<br />
<br />
<i>Cassiopea </i>ou le corps désireux d'une intensité sans temps-mort. <i>Cassiopea</i> partie integrante d'une bande minscule et changeante de <i>Corps Eclatés</i>, une famille sans jeu de cartes - sans jeu tout court - une tribu au cœur d'aveugle aux yeux de sourds. <i>Corps éclatés </i>ou l'âme chercheuse de paroxysmes, <i>Corps éclatés</i> au coeur du mécanisme.<br />
<br />
<i>Cassiopea </i>travaillée par l'amour façonnée par l'intense, corps à genoux au pied d'un temple à demander sa dernière danse. <i>Cassiopea </i>ayant croisé le regard de l'âme-soeur sur une planète mauve creusée de braise et de sueur.<br />
<div style="text-align: center;">
<i>Cassiopea </i>éclatée par endroits - éclairée par miracle.</div>
Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-73151616693096237892017-04-16T17:18:00.002+02:002017-04-16T17:18:19.970+02:00Laboratoire de l'insolence<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilBCiMcIc7jXPIlCWerfH_gwq1IHcIdKdQIaj-LfE4b7PjOppFINA0y-MBK99n6RmtU0Fj5sjw-uCY1c-eVGJk5AyadZ14tqff7TIBFgRZLk1cXIIXjSoDJdcE556I0o4O90TUE86GOXuo/s1600/IMG_2394.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="298" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilBCiMcIc7jXPIlCWerfH_gwq1IHcIdKdQIaj-LfE4b7PjOppFINA0y-MBK99n6RmtU0Fj5sjw-uCY1c-eVGJk5AyadZ14tqff7TIBFgRZLk1cXIIXjSoDJdcE556I0o4O90TUE86GOXuo/s400/IMG_2394.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
<br />
C'est toujours dans des lieux en friche, des murs en béton qui s'éffritent sous des couches de peinture vandales. C'est toujours dans des squats ou dans la cour des miracles qu'on voit brûler la flamme des expérimentations dans l'éprouvette improvisée.<br />
<br />
Ils portent des sweats à capuche et parfois un anneau d'acier à l'oreille, ils déambulent dans le laboratoire en ruines, à la recherche de la prochaine expérience à tenter, du prochain cri à pousser trop fort.<br />
<br />
Au coeur d'un siècle d'une laideur incroyable ils questionnent la norme et le beau, fendus d'un espoir sans chaleur et d'une passion désintéressée. Ils font courir leurs doigts longilignes sur des synthé poussiéreux, le mégot d'une roulée accroché à leurs levres sèches, les yeux fermés et le coeur qui balance. Ca, c'est toujours dans des lieux en friche.<br />
Ca me touche parce que leur désir du verbe <b>faire</b> est sauvage au plus haut point, sans aucune trace d'égo ou d'ascension, de la dévotion pure, sans colorants ni conservateurs.<br />
<br />
Ils sont nés une année bissextile et ils bidouillent en bipolaire dans le labo de l'insolence. Ils cherchent à pousser des hurlements silencieux, à faire de la musique qui ne s'écoute pas, à inventer des mots qu'on ne peut pas dire. Alors ils font glisser l'archer d'un violon sur le manche d'une guitare, alors ils mangent avec les doigts, dessinent avec les pieds, jouent du piano avec les dents, provoquent des sons gigantesques avec des mouvements minuscules. Pour faire entrer deux mondes en collision : l'asphalte et le cosmos. Pour effleurer du bout des doigts les nébuleuses et les trous noirs.<br />
<br />
Je vois des tigres bondir hors de leur ventre, des crocodiles la gueule ouverte. Je vois les murs qui tremblent et tout ça n'a tellement pas de sens que ça donne presque envie de pleurer d'une joie pure et froide, au coeur de ce siècle d'une laideur incroyable.Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-5130960585460084822016-12-22T19:20:00.001+01:002016-12-22T19:20:12.385+01:00Black mirrors <br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhITaRt5BvYfyY1wsVs6jfXLhKl8qsFtWaZnW0XLaZYgFeSdwtkh8qOlQ5U4dAA-IEcDcoNdoOVmO9ectvr35tHD3pkoIAe_jC3dmdyhSq6wE4qwxQOyfQB6SjEPopL9ZGOoV4dBbFM_nzQ/s1600/clip_image058_thumb1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhITaRt5BvYfyY1wsVs6jfXLhKl8qsFtWaZnW0XLaZYgFeSdwtkh8qOlQ5U4dAA-IEcDcoNdoOVmO9ectvr35tHD3pkoIAe_jC3dmdyhSq6wE4qwxQOyfQB6SjEPopL9ZGOoV4dBbFM_nzQ/s640/clip_image058_thumb1.jpg" width="640" /></a></div>
<h1 class="Title" style="line-height: 43px; margin: 0px; padding: 0px 20px; text-align: center;">
<span style="color: #02141f; font-family: "scoutcondensedbold" , "arial narrow" , "arial" , sans-serif; font-size: x-small;"><span style="font-weight: normal; letter-spacing: 0.5px;">Yayoi Kusama: Infinity Mirror Room</span></span></h1>
<br />
<br />
Du grand combat d'épées tranchantes qu'est l'éducation de son âme. De la densité de l'être et du brouillard épais, littéralement <i>à couper au couteau</i> pour y voir clair, mais on n'y voit jamais clair. Aucun mouvement ne s'accompagne de contours net, il n'y a qu'en arrêtant de bouger qu'on évite le flou. <i>On-y-voit-jamais-clair.</i><br />
<br />
C'est des pièces entières recouvertes de miroirs sombres, et du sol au plafond on n'y voit que ces maudits reflets de soi, inexorablement différents et complexes, certains vaguement lumineux, la plupart passablement immondes, impossibles à fuir et difficiles à regarder. Elle est belle n'est-ce pas, notre chasse aux dragons ? Elle nous fait les mains sales et le regard plus vif, parce qu'il est dit qu'on brille plus fort après s'être regardé en face. <i>Mais quelle face ?</i><br />
<i><br /></i>
Ca n'est pas une façon de parler lorsqu'on dit de ce brouillard qu'il est à couper au couteau. Et si nous avons déjà découpé quelques tranches il reste encore un beau morceau, de ceux qu'on pourrait servir en plat principal au grand banquet du dépassement de soi, dont les convives, évidemment, ne sont autres que les milles et unes projections suscités, reflets de l'être <b>affamé</b> depuis sa naissance, de cette faim vorace qui caractérise l'existence. Quelle autre phrase reste-t-il alors à énoncer qu'un cinglant BON APPETIT au serpent qui se mange la queue, sans même prendre la peine de se l'assaisonner.Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-29198974398294430552016-12-10T01:02:00.001+01:002016-12-10T01:02:52.533+01:00Faut bien qu'ils brillent
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVBnnpGAOg2jbUBMhgjZeYdtSPi8BuD-K6afsOczvchsWAN7KBa2PdCgofUjGniB0D5WNa9fo3SSmFbDPUCXfMNu8hdCkshUtpElN2UsqqZN2IwCU2hSKkk9htHZ9dlzQzOdZFilTaW_3a/s1600/15284152_10211605221954304_6969644778645368570_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVBnnpGAOg2jbUBMhgjZeYdtSPi8BuD-K6afsOczvchsWAN7KBa2PdCgofUjGniB0D5WNa9fo3SSmFbDPUCXfMNu8hdCkshUtpElN2UsqqZN2IwCU2hSKkk9htHZ9dlzQzOdZFilTaW_3a/s400/15284152_10211605221954304_6969644778645368570_n.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="p1">
<br /></div>
<div class="p1">
<br /></div>
<div class="p1">
C'est vrai que c'est joli cette pellicule humide sur l'asphalte qui s'ennuie de n'être que bitume. Ca fait des yeux qui s'y perdent, des paupières qui tombent en cascade, ça fait des arrêt sur image, ou sur orage selon la saison. C'est vrai que c'est joli, et ça devrait suffire.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
C'est vrai qu'on a machinalement les doigts qui fouillent le fond des poches, les ongles qui grattent la feutrine pour pas gratter ailleurs, et le regard qui fuit parfois, c'est vrai. Quand on fait semblant sans le faire exprès, parce qu'on nous a appris, et parce que c'est resté. Dans les gènes, dans les os, dans le ventre et le coeur ça s'est bien accroché, cette manie qu'on nous a filé, de contenir plutôt que d'imploser. </div>
<div class="p1" style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="p1" style="text-align: center;">
Recipient sous pression. Ne pas exposer à la chaleur. Tenir loin de la portée des enfants.</div>
<div class="p1">
<br /></div>
<div class="p1">
Heureusement y'a cette pellicule humide partout sur les pavés, et quand il fait nuit noire ça ressemble à la voix lactée, il suffit de plisser les yeux. C'est vrai que c'est joli, et ça devrait suffire.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
C'est vrai qu'on forme une bande de bras-cassés, et sacrément nombreuse la bande. Le gang des amputés, la meute des enfants-creux, tout un tas de surnoms pour ceux qui ont oublié comment ils s'appellent. Mais y'a quand même sur leurs pupilles cette pellicule humide, et quand on plisse les yeux, ça fait des nébuleuses, ça les rend un peu cosmonautes. Et ça devrait suffire.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
C'est vrai qu'avoir le ventre en ballon de baudruche, c'est monnaie courante sur le bateau des détraqués. C'est qu'on y planque des océans, des tempêtes, des volcans, des sac de billes et des jolis cailloux, des cicatrices jolies et des trésors sordides. Des trucs qu'on ramasse quoi. Parce que c'est vrai que c'est joli.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
Et ça devrait suffire.</div>
Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-63124007152706991962016-11-17T21:33:00.001+01:002016-11-17T21:33:44.688+01:00Les avaleurs de vent les bouffeurs d'avalanche<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-0Ri_Uk2UyqgQcpxWIdQ4LD8h6G9Y1Cv0Nt1-jtW29h1e7ehfQFDx3d5HnfliEi66u7rHK-4pdih23zTV35_jKLtfANl5vDBjwiqwiFc80jjVIhFLG4fkbPJ-VTOcjO4cxAWnUnMVtESa/s1600/15039442_1206316479406754_6535118967152656560_o.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-0Ri_Uk2UyqgQcpxWIdQ4LD8h6G9Y1Cv0Nt1-jtW29h1e7ehfQFDx3d5HnfliEi66u7rHK-4pdih23zTV35_jKLtfANl5vDBjwiqwiFc80jjVIhFLG4fkbPJ-VTOcjO4cxAWnUnMVtESa/s640/15039442_1206316479406754_6535118967152656560_o.jpg" width="360" /></a></div>
<div class="p1">
<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
<div class="p1">
Dans le mouvement nanocrospique des feuilles d'arbre caramélisées secouées par le VENT - dans chaque brique figée de chaque maison figée par la fenêtre figée, des bâtiments qui regardent le même boulevard depuis une éternité figée - l'éternelle attente d'un événement MAGIQUE quelqu'il soit qui n'a jamais lieu qui s'est oublié qui n'aura pas lieu parce que tu as oublié de croire que.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
L'épuisement est une chance, l'hypersensibilité le bijou de la couronne. C'est avoir deux paires d'yeux au lieu d'une, des yeux <b>qui pleurent</b>, certes, mais des yeux <b>qui voient.</b></div>
<div class="p1">
Du verbe <u>voir.</u></div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
Quand tu te sens chanceux - très chanceux trop chanceux trop confortable - quand ce trop-plein de chance est une petite douleur aiguë, mais rien n'est tout noir ni tout blanc - quand tu réalises enfin que tu en as fini avec les schémas de la <b>morale</b> et de la <b>dichotomie -</b> quand il n'y a plus ni "positif" ni "négatif", ni ombre ni lumière mais une seule et unique CHOSE ou les opposés se confondent et s'entre-aident constamment.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<br />
<div class="p1">
C'est généralement à ce moment là que le téléphone sonne.</div>
Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-65496707416137652682016-10-18T10:38:00.000+02:002016-10-18T10:38:07.868+02:00La Lune Noire & l'Arcane sans Nom<div class="p1">
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<br /></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiebQ1HRs5TovUeQC1oFCs7QbHYCWNmwlJp4pA1Rcss7dkpvRO-QrQDQUMkXODnWA_00ssVetteAERe72VB84ivkdMD9CUOKJTlqcFXyYR1lr89gTuRjGbX3a5js_3mnQDGX9TAbSrt_wz/s1600/14492430_1161237217248014_2207258470716001167_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiebQ1HRs5TovUeQC1oFCs7QbHYCWNmwlJp4pA1Rcss7dkpvRO-QrQDQUMkXODnWA_00ssVetteAERe72VB84ivkdMD9CUOKJTlqcFXyYR1lr89gTuRjGbX3a5js_3mnQDGX9TAbSrt_wz/s320/14492430_1161237217248014_2207258470716001167_n.jpg" width="240" /></a></div>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b>Il y a </b>quelque chose d'absurde dans la température de cette dernière nuit de septembre. <b>Il y a </b>l'improbable présence d'un chat qui se courbe l'échine tout en léchant sa patte. <b>Il y a</b> les planches en bois d'une petite scène, improvisée, les conversations qui s'atténuent et qui se meurent pour laisser de la place aux sons qui <i>s'étalent</i> et s'<i>étendent</i>.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
<b>IL Y A</b> une réelle tentative de re-connexion entre le <b>GRAVIER</b> et les <b>ASTRES</b>. Toujours dans des espaces ou on ne s'y attend pas, c'est à dire la petite cour à l'intérieur de l'autre petite cour, tu sais, après la deuxième porte, celle qui ne se ferme pas à clé. C'est toujours dans ces petites cours et c'est toujours derrière des<b> portes</b> qu'il y a.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
<b>DE L'ART DE.</b><br />
Faire hurler un loup qui n'est pourtant pas là, laisser dans le ciel la trace d'un avion qui n'est <b>jamais passé</b> ( Point d'interrogation ).</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
<b>DE L'ART DE. </b>Faire glisser une douzaine de paires d'épaules dans la nuit noire, faire tomber la nuque, le front et le regard vers un épicentre intérieur, un nombril individuel mais commun. De l'art de nous plonger dans un interstice interstellaire, et ça n'est même pas ça le plus fascinant.</div>
<div class="p1">
<br /></div>
<div class="p1">
<b>IL Y A.</b> De la sorcellerie dans l'utilisation des micro-processeurs, du rituel et du chamanisme dans les arrêtes concrètes d'un cube de système son. <b>Il y a.</b> Quelque chose de terriblement anachronique dans ces deux univers qui se frôlent, d'une part l'omniprésence d'une cérémonie ancestral et magique, de l'autre les éléments physiques et fonctionnels d'une technologie numérique.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<br />
<div class="p1">
<b>IL Y A DONC DE L'ART DE</b> créer des nouveaux <b>SALEM</b> par une nuit de lune noire, des élixirs bouillonnants qui trouvent leur alchimie- bizarrement- dans la luminescence d'un écran plasma. </div>
<div class="p1">
Il y avait je crois, une diseuse de bonne aventure dans le vaisseau spatial qui nous conduisait tour à tour vers le Pendu et vers l'Amour, et dans ce jeu de cartes rythmé par le brassage, il y avait <b>de l'art de</b> traverser les âges.</div>
Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-75701727325934230492016-09-15T18:37:00.002+02:002016-09-15T18:37:57.950+02:00La bouche en coeur.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhY6fuem9rSWsW6nqaCQyjY3IjJtv7JlbdL2AlAex_em2d-rRDXV2EAhG76bjBHGuVHYQW8vuHzErsqIlsELjEMlNOjw_FY_FgNVkd_9aB4gsh_6Aifx-6Nf_KY4t5ux8Gwxf5VXgF9VEAn/s1600/14264208_1145891035449299_5593640446638094701_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhY6fuem9rSWsW6nqaCQyjY3IjJtv7JlbdL2AlAex_em2d-rRDXV2EAhG76bjBHGuVHYQW8vuHzErsqIlsELjEMlNOjw_FY_FgNVkd_9aB4gsh_6Aifx-6Nf_KY4t5ux8Gwxf5VXgF9VEAn/s400/14264208_1145891035449299_5593640446638094701_n.jpg" width="300" /></a></div>
<br />
<br />
En même temps qu'on lève de nouveau un voile, en même temps qu'on arrache encore une couche épaisse de ce qui nous séparait de l'essentiel, on t'enlève les mots de la bouche.<br />
<br />
On t'enlève les mots de la bouche et tu peux à présent sentir ce vide entre ta langue et ton palais. Un espace qui jusqu'ici était entièrement habité par une masse compacte de VERBE, une bouillie de phrases prête à bondir en permanence hors de la barrière de dents, une MASSE qui pensait tout savoir, une forme orgueilleuse qui t'engourdissait le palais. Cet espace dans ta bouche était rempli par une syntaxe arrogante, paradant le menton levé sur les trottoirs relationnels, vendant son corps sur la place publique des conversations, pleine et ronde de la sensation d'avoir réponse à tout.<br />
<br />
Enfin, on t'enlève les mots de la bouche, et tu restes planté là devant tant de grandeur, retrouvant ton essence minuscule, le ventre abritant des volcans de silence, les lèvres sèches, la bouche pâteuse bien évidemment. Enfin ! On t'enlève les mots de la bouche.<br />
<br />
C'est un spectacle si impressionnant qui se joue sous tes yeux, que pour la première fois tu ne trouves aucun mot. Tous ceux de ta connaissance semblent subitement loin de tout, trop distancés des choses réelles qu'ils semblent vouloir désigner. Tous les mots du monde se sont subitement envolés et tu mesures le poids de leur insuffisance. Tu te retrouves donc là, toi qui pensait pouvoir tout DIRE, et dans cet espace minuscule entre tes deux lèvres on n'entend plus rien<br />
<div style="text-align: right;">
Que le bruit du vent </div>
<div style="text-align: right;">
Soufflant sur les choses.</div>
<br />
<br />Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-86800924561143049442016-08-01T11:35:00.001+02:002016-08-01T11:35:46.672+02:00Déglingué <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7MYUIu_RTcbJiHwZhVfBn4pHxoe_tOZ_BWSJOuABhsjptO_YuPc8Orpl214A0b_mCVOxHT4H5YXt21IsYeGF2wrNrVSGAEdblnXpR0yvF7zuIrWrdvLvAQSoZzVVGVbQ9mEwaJrbz_51z/s1600/13876327_1114789298559473_485053008138269517_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="307" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7MYUIu_RTcbJiHwZhVfBn4pHxoe_tOZ_BWSJOuABhsjptO_YuPc8Orpl214A0b_mCVOxHT4H5YXt21IsYeGF2wrNrVSGAEdblnXpR0yvF7zuIrWrdvLvAQSoZzVVGVbQ9mEwaJrbz_51z/s400/13876327_1114789298559473_485053008138269517_n.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<br />
Ce sont des portes fragiles, fines comme le papier, sans nom et sans serrure, ça tombe bien : J'ai toujours pas la clé. Et puis elles ne demandent qu'à s'envoler mais elles sont dans les choses, dans les chansons et les courants d'air, surtout dans les RYTHMES et puis parfois juste là sur le bord du trottoir, les choses qu'on pensait pas AIMER que finalement on AIME, en tous cas on s'y intéresse tu vois bien.<br />
De ces moments de confusion ou tout n'est pas TRANQUILLE, ces moments qui sont proches du mal-être parce qu'on en veut encore, de ces moments ou l'infiniment grand tient dans le creux d'une paume et que c'est insupportable; ça n'est absolument pas PAISIBLE mais c'est pourtant très bien. Tu vois, les choses qu'on pensait pas aimer, que finalement on AIME, comme pour les légumes verts quand on était gamins et qu'on a PAS grandi.<br />
<br />
Dans le plafond du monde j'ai vu des cétacés, qui nageaient tranquillement dans un vrombissement sourd, mais peut être qu'après tout c'était juste des LUMIERES chassées par leur propre VITESSE, peut-être qu'après tout c'était pas des baleines, pourtant j'ai vu l'oscillation légère de leur dos qui se courbe, peut être qu'après tout ça n'était que des LED clignotant au lointain. Encore ces choses qu'on pensait pas AIMER que finalement on aime. Je veux dire,<br />
en tous cas,<br />
on s'y intéresse.Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-75702734972963458602016-06-30T22:22:00.001+02:002016-06-30T22:22:46.845+02:00Sentiers Sauvages<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3UOdLTvp5qPne9n5jGUjJK87Yy3cqNMpbZjYdsecqiOp-YJtPzzIs463L2LLyL6XMPZjASBfr_lCz4Zh_tIXqS4PgEvBDaH6Nz5wk56SEErcu_fJIYQ_57GIo2JGgzeAiFK5zQXiIUK0n/s1600/IMG_4414.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3UOdLTvp5qPne9n5jGUjJK87Yy3cqNMpbZjYdsecqiOp-YJtPzzIs463L2LLyL6XMPZjASBfr_lCz4Zh_tIXqS4PgEvBDaH6Nz5wk56SEErcu_fJIYQ_57GIo2JGgzeAiFK5zQXiIUK0n/s400/IMG_4414.JPG" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="p1">
Tu construis des petits douleurs que tu assembles dans le noir. Tu voudrais mesurer la distance entre le bout du ciel et la plante de tes pieds. Tu tourne en rond dans un sentier de terre, jette des ombres sacrées dans la lumière du feu. Tu fais remuer des cailloux dans le creux de ta main, tu les écoutes chanter. Ca sent la myrrhe et la combustion du bois de sapin. Il y a des rituels qu'on a oublié, des chansons qu'on aurait du nous chanter plus souvent.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
Tu engouffres tes pas dans les rues de cette ville, les caves de cette ville, les hangars de cette ville. Jamais tu n'as trouvé ailleurs ce que tu trouves ici, c'est une ville comme un tas de compost : Qui pue la mort mais qui grouille, qui brûle, qui brille. C'est une ville qui n'a pas de garde-fou et tu prends une claque à chaque porte que tu pousse. T'es déjà tombé sur des cours intérieures couvertes de fleurs, des jardins bucoliques entretenus avec soin au beau milieu du bronx. Ca n'est pas une ville ou règne l'ordre et la sécurité, ça n'est pas une ville qui se prend au sérieux, c'est l'humilité humiliée. </div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
T'as poussé une vieille porte en métal rouillé et t'as monté des escaliers en béton, t'es encore arrivé dans un atelier sauvage. Y'en a combien comme ça , avec rien d'écrit sur la porte ? Certainement des centaines. Sur les étagères c'est la collection d'encres et de peintures, le nitrate d'argent et les lampes UV sous la table lumineuse faite-maison, une vieille baignoire et des pinceaux étrangement propres, un cadre de sérigraphie qui sèche à l'ombre dans un carton d'écran plasma, parce qu'il se trouve que c'est juste la bonne taille. T'as juste poussé la porte en fait, et tu sais qu'ils sont pas les seuls.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
Tu reconnais les marins échoués des écoles d'Art, les expulsés du circuit parce que trop sauvages, trop insolents, avec trop de feu qui leur brûle les doigts. Tu les reconnais parce que t'en as vu d'autres, t'as souvent pris le crayon ou la poudre d'escampette avec eux, t'as toujours trouvé qu'ils étaient au coeur des choses, qu'ils comprenaient plus vite et plus loin. Tu souris de constater que finalement, les diplômés travaillent souvent au bar du coin, alors que les sauvages, eux, n'ont jamais arrêté de produire. Ca leur brûles les doigts de toutes façons, on voit bien l'incendie dans leurs yeux. C'est une ville comme un tas de compost : Qui pue la mort, mais qui grouille et qui brille d'insectes gigotants, créatifs, immortels.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
<div class="p1">
Tu rentres avec tes quinze pages imprimées sous le bras, t'es contente du rouge et t'es contente du bleu. Tu prends la première à gauche après l'hôtel de luxe, et tu passes devant des dizaines de portes. Derrière elles il y a surement une fille qui fait du trapèze dans un hangar froid, sans doute un type qui découpe des cartons d'acide en mangeant son sandwich, il y a peut-être une troupe de théâtre qui répète dans un garage, potentiellement un mec qui construit un bateau sans rien dire à personne, et certainement une gonzesse silencieuse qui tire ses photos dans une chambre noire. Tu sens presque l'odeur du révélateur. Il fait beaucoup trop chaud et le ciel reste gris taulard sur la cité bâtarde. Tu pousse encore une porte, la tienne, doigts sur l'interrupteur, cigarettes dans le cendrier, poser ton sac, papier, crayon. Il y a des rituels qu'on a oublié.</div>
<div class="p2">
<br /></div>
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<div class="p1">
Des chansons qu'on aurait du nous chanter plus souvent.</div>
<br />Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-86769271304792411082016-05-12T13:56:00.002+02:002016-05-12T13:56:34.903+02:00Les palpitations populaires <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGPUbMSPS92ZCaDallOHWaWgU3n6IY9oNoOVbfLwvzATzH10Q9Ek5Vm84Y0-2h7JmhB6TDkiOkUp0LJwnoscGhocMvGrD3LeYr9tagW9HYC9i2qqqzk2E5_IpdLQOzlkX6gr6IFF949SFi/s1600/1936188_1068684599836610_7483062199369618182_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGPUbMSPS92ZCaDallOHWaWgU3n6IY9oNoOVbfLwvzATzH10Q9Ek5Vm84Y0-2h7JmhB6TDkiOkUp0LJwnoscGhocMvGrD3LeYr9tagW9HYC9i2qqqzk2E5_IpdLQOzlkX6gr6IFF949SFi/s400/1936188_1068684599836610_7483062199369618182_n.jpg" width="266" /></a></div>
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J'avais longtemps boudé le ronronnement moteur des colombes au matin. Maintenant je trouve rassurant l'existence de ce son qui a traversé chacun de mes printemps. Je te jure que j'essaye d'agripper le réel. Ce bouton de rose juste là qui n'attend que d'éclore, hier déjà j'essayais d'y amarrer mon regard. Aujourd'hui il a légèrement bougé, la proportion de rouge a augmenté, pris le pas sur la coquille verte. Mais je me force, tu sais. Quel effort que de fixer la rose et d'être la rose, quelle énergie ça pompe d'être ici et maintenant, quand on a pris le pli d'être ailleurs constamment.<br />
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Que ça soit dans la littérature italienne ou dans le coeur des pigeons, ce qui palpite encore est vraiment minuscule. C'est à peine un vrombissement, plutôt une palpitation malade, qui remue faiblement pour ne pas s'ennuyer. C'est incroyable ce qu'on peut faire pour ne pas s'ennuyer.<br />
La moiteur de cette peau après laquelle on court, parce que toucher des peaux c'est le but absolu, l'accomplissement ultime. La moiteur de ta peau et ce bruit dans la cour, le cri à peine audible d'une histoire qui s'abime.Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-33870672488218162052016-04-27T22:40:00.001+02:002016-04-27T22:40:54.041+02:00Les combattre ou les embrasser.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDIvLMyXWbQsWjiJLeqMVspKZmzHtkLDCB8baHAiiFUdS1CwXkMIxg6zw50jNtnOo5mgpsQymCugVYHJCLsAx2bU2P8-1dZWG_gSrYXzsSueBhAkwgBhiPuxM69oy0EFoQ9taD_wLumq-_/s1600/12991020_1052053731499697_6580967672178978732_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDIvLMyXWbQsWjiJLeqMVspKZmzHtkLDCB8baHAiiFUdS1CwXkMIxg6zw50jNtnOo5mgpsQymCugVYHJCLsAx2bU2P8-1dZWG_gSrYXzsSueBhAkwgBhiPuxM69oy0EFoQ9taD_wLumq-_/s400/12991020_1052053731499697_6580967672178978732_n.jpg" width="312" /></a></div>
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<br />
Pousse le cri des couleurs de ta multiplicité, du rouge et du bleu qui s'éclatent en fractale pour une gerbe pourpre dans un ciel noir d'ébène. Nombreuses sont les choses qui sont devenues noires, d'une obscurité dense.<br />
De là ou je me tiens l'épaisseur des ténèbres est parfois fascinante, il n'y a que dans une telle obscurité que l'éclat blanc caillé d'un sourire spontané prend tout son sens et son ampleur.<br />
J'ai toujours pas appris à finir mon assiette, des monstres de papier qui me courent sur la tête. J'ai les mains vides enfin, je veux dire qu'elles n'ont pas d'autres mains à enlacer ou à tenir. Je veux dire qu'elles ne trouvent refuge que tout au fond des poches, ou bien lorsqu'elles s'enroulent autours d'un tube en métal vibrant d'encre et d'angoisse, lorsque les doigts se lovent dans du latex noir : <i>D'une obscurité dense.</i><br />
<br />
La cuillère tourne au ralentis dans une tasse un peu trop petite. Dans les reflets de son métal scintille l'histoire de tous les doigts, de tous les hommes, qui l'ont tenu, tourné, plié, tordu. En filigrane j'imagine des couches et des couches d'empruntes digitales, d'histoires digérées, des centaines de brouillard dans une vision brouillée, des millions de cafards noyés dans le café, du café noir : <i>D'une obscurité dense.</i><br />
<br />
Je me surprends à penser dans un sourire mesquin que je passe sans doute du coté obscur de la force, si tant est que les forces possèdent bien des "<i>côtés</i>". J'essaye vaguement de définir à quoi ressemble l'entité à laquelle j'ai vendu mon âme. Je me dis que c'est quelque chose de liquide, de vibrant, ça coule entre les doigts. C'est peut-être du feu, parce que ça brûle et ça crépite, mais c'est aussi coulant, ça fait des vagues, c'est impalpable. Et puis la cuillère cogne contre la paroi, ça fait un petit <i>schling</i> qui me fait sourire à nouveau. Je me dis qu'on se bat contre les ténèbres juste pour tromper l'ennui. Je me dis que sans ça, on se ferait sacrément chier. Et puis se battre, c'est encore un bien grand verbe. Les embrasser conviendrait mieux.<br />
J'essaye de donner un visage, donc, à l'entité qui me grignote. Une chose est sure, j'en connais déjà la couleur, c'est quelque chose d'incroyablement noir : <i>D'une obscurité dense.</i>Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-52925778929805011762016-04-08T11:16:00.000+02:002016-04-08T11:16:31.915+02:00Dans un matin d'ivoire <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjppp9r_7-fESK16_CYFoMrGxgsFL5nLDe4BYD2s2Uo8uvtP_JQcR_9BSxREgCN_01miJRQz4CIHm-oP0ghJG7qGPZedrowFAWvMPYL6GitV73jGq5eNdg4HwijlvJnzHZFp1HOAuXfpPBs/s1600/12644679_1009513189087085_6660652566700203971_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjppp9r_7-fESK16_CYFoMrGxgsFL5nLDe4BYD2s2Uo8uvtP_JQcR_9BSxREgCN_01miJRQz4CIHm-oP0ghJG7qGPZedrowFAWvMPYL6GitV73jGq5eNdg4HwijlvJnzHZFp1HOAuXfpPBs/s400/12644679_1009513189087085_6660652566700203971_n.jpg" width="266" /></a></div>
<br />
<br />
Les appartements de ce coin de Londres s'entassent les uns sur les autres, mêlés par de beaux escaliers de métal dans leur costume industriel. On dirait la cour des miracles version locomative à vapeur, la cité des enfants perdus avec une couche de brouillard et de soleil en plus. Il y a des plantes partout, des volets bleus dont la peinture s'écaille et cette brique aux couleurs d'usine qui résonne au chant des <i>Distillers</i>.<br />
<br />
Les canapés sont vert-bouteille et y'a tellement de beurre de cacahuète différents que j'ai les yeux qui frétillent dans les super-marchés. Le soir j'ai la tête du tendre pit bull sur les genoux et je pose toujours les mêmes questions. Allez, raconte moi encore la famille Leu, parle moi de la femme qui fait les pigments, raconte moi la mère et le frère, raconte moi le petit train dans les montagnes, et parle moi encore du premier magnum de 25. Montre moi les soudures et dis moi encore que dans la vie, le meilleur chemin c'est le plus compliqué. Allez, raconte moi comment Shiva était jamais à la maison, comment sa femme a inventé Ganesh, raconte moi comment on lui a soudé une tête d'éléphant sur le buste, j'ai vraiment envie de savoir. Je veux bien écouter ce genre d'histoires jusqu'à en crever. Je pose toujours les mêmes questions. J'ai peut-être pas l'air mais j'ai toujours envie de comprendre, de savoir, de trouver. J'ai la tête du pit bull sur les genoux, un générateur de chaleur.<br />
<br />
Combien on est à se sentir aussi privilegiés. Combien on est à dire merci a chaque ligne qu'on trace, à chaque fois qu'on arrive dans une nouvelle ville, à chaque personne qui repart avec un peu plus d'encre sous la peau. Combien on est à être un peu trop positifs, à trouver qu'on est trop chanceux, que quelque chose cloche, que le vent va finir par tourner. Combien on est à s'extasier devant les nervures d'un bout de bois, combien on est à remarquer ce tout petit graphiti au pied du mur, combien on est à attendre le prochain miracle dis-le moi, dis moi si c'est parce qu'on est fous, ou si c'est pour de vrai. Combien on est à monter tout en haut pour descendre tout en bas. Dis moi que la chasse aux trésors ne va pas s'arreter, qu'elle ne fait que s'amplifier à partir du moment ou tu la réalises. Combien on est à tomber amoureux trop vite, de n'importe quelle forme organique qui brille d'une aura insondable. Combien on est à se chercher les uns autres. Combien on est à brandir nos cicatrices comme si c'était nos plus belles forces. Dis moi si toi aussi, t'as parfois l'impression que c'est trop. Et puis dis moi aussi qu'on s'en fout, que de tout ça, finalement on s'en fout.<br />
<br />
Les canapés sont vert-bouteille. Sur le navire là-bas au loin certains pirates se tordent de douleur. Il y a comme un trou dans la coque, donc un trou dans chacun de leur ventre. Mais je les trouve élégants, ils ne s'en plaignent jamais, de ce trou, ne cherchent pas à le réparer. Les voilà qui apprennent à vivre avec, je vois sur leurs visages des petits sourires crispés qui cachent la douleur ordinaire, ils disent que ça serait joli comme nom de navire : <i>La douleur ordinaire</i>. Ils se domptent et s'apprivoisent, ensemble mais profondément seuls, et sur la ligne d'horizon là-bas il n'y a rien d'autre qu'un nuage. Un nuage unique qui attends sagement de pleuvoir, l'enfant d'un orage mécanique planté dans un matin d'ivoire.Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-4630082870564882402016-03-10T21:39:00.001+01:002016-03-10T21:39:56.330+01:00Saccadé <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgV0TRkohY7ocv5ReqiNb_nb3f8Kw54Si5VpOti9byt81z-QWHHPGU8uE2gMq42ZmReRS7BaasTZf9rutlneTOmFFnsX_GpSYHkNJBmYHSa-GGJLJl7YocTicvoVtk53xivxCtO3_97U7tF/s1600/IMG_6083.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgV0TRkohY7ocv5ReqiNb_nb3f8Kw54Si5VpOti9byt81z-QWHHPGU8uE2gMq42ZmReRS7BaasTZf9rutlneTOmFFnsX_GpSYHkNJBmYHSa-GGJLJl7YocTicvoVtk53xivxCtO3_97U7tF/s400/IMG_6083.JPG" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Et toi tu crois que je dors bien / La nuit tu crois que c'est des bisounours / D'accord mais ils ont le sabre bien affuté / Je te jure / Et toi tu crois que je suis satisfaite / Que je me repose sur des couronnes / De lauriers roses / Mais comme toi je souffre de toute mon incompétence / De ce que je ne sais pas encore faire / De tout ce qui a été mal fait / Ou mal dit / par mes mains / Par ma bouche / Et toi tu crois que je dors bien.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Moi je pense qu'ils ne connaissent pas l'insomnie / Ceux qui vendent des produits surgelés / Ou bien des laisses pour chiens / Ceux qui travaillent a des guichets / Dans des boites / Derrière des vitres / On dirait qu'ils sont épuisés / Alors ils dorment, je te jure / Sur leur deux oreilles.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Et toi tu dors une fois sur deux / Toi tu existes à reculons / Ou bien tu dors comme les moineaux : en planant, une seconde / Mais eux tu vois ils n'ont pas de troubles du sommeil non / Ceux qui hésitent entre la cravate pourpre / Et le chemisier en satin / Mais toi tu dors à contre-jour et tu nages à contre-courant / Ils sont toujours persuadés que tu as le sommeil paisible / Toujours bon pied / Bon oeil / Toujours le mot pour rire et la tape / Sur l'épaule.</div>
<div style="text-align: center;">
En fait tu dors à contre-jour / Tu ne vois rien des choses accomplies et du puzzle tu ne vois plus / </div>
<div style="text-align: center;">
Que les pièces manquantes.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Tu regardes le monstre à l'intérieur du ventre et c'est tellement long / D'apprendre à l'aimer / Combien de temps encore avant de le prendre / Dans tes bras / Alors non tu vois je ne dors pas sur mes deux oreilles / D'ailleurs c'est absurde / Personne n'en est / Physiquement capable / Mais je cache aussi bien mon jeu que toi / et la tornade à l'intérieur du ventre / Je te jure/ J'ai la même.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
J'essaye simplement de la trouver belle / Cette vague incontrôlable / Qui détruit tout sur son passage / Je ne veux plus nier son existence et j'essaye / je te jure / De lui tendre la main.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Mais on ne peut pas dire / Non / Que je dorme / Sur mes deux oreilles.</div>
Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-14059154203258237302016-02-22T00:36:00.004+01:002016-02-22T00:36:41.593+01:00Les scindés du bassin<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjo15OL5MTz5rtp1RIhNrpUqij8A3_pAWtEoGm-AVzHJexn8jHgYFVT0c2WqqaRkAOUGAEQUlxyYx6t8B_w0zulT8C8iz3szE1QjWfl6agpXhKtGrw1hRKWpud8HFnRkmPZEambSOvomdiS/s1600/IMG_4056.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjo15OL5MTz5rtp1RIhNrpUqij8A3_pAWtEoGm-AVzHJexn8jHgYFVT0c2WqqaRkAOUGAEQUlxyYx6t8B_w0zulT8C8iz3szE1QjWfl6agpXhKtGrw1hRKWpud8HFnRkmPZEambSOvomdiS/s400/IMG_4056.JPG" width="400" /></a></div>
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<br /></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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On dirait que des murs de brique nous scinde à l'horizontale, traversant le bassin, le nombril. On dirait une frontière solide bas / haut, la reconnexion est incroyablement laborieuse là ou elle devrait être évidente. C'est à dire qu'on dirait un mur, même pas une porte ni une trappe non un mur, mais allongé. Du béton qui sépare notre estomac de nos poumons, qui sépare ma tête de mes pieds et ça n'est pas normal, je veux dire ça n'est pas <i>naturel</i>. On dirait qu'on est pas tout à fait sûrs mais qu'on a quand même un petit malaise, la sensation que ça pourrait être un peu plus harmonieux, un peu plus cohérent. On met parfois les mots dessus et parfois pas. On croise parfois des gens qui font comme un choc éléctrique, toujours trop court par définition. On est à deux doigts de. C'est à dire qu'on presque compris quelque chose, qui s'échappe. Et puis il y a des visionnaires qui dégueulent tout un tas de vérités qui font du bien, mais même eux n'y comprennent rien. Ils ne sont que l'outil, le médium, le contenant d'un contenu trop grand qui dépasse et déborde. Alors on courre c'est sur, vers des bras blancs d'amour et des choses qui nous font trembler parce qu'on sent que c'est bon, même si on ne sait plus ce que ça veut dire, bon. Alors on courre vers le précieux, le rare, le murmure paisible dans l'oreille, la voix qui fait <i>presque-fondre</i> les murs, qui fait qu'on est presque <b>une chose</b>, je veux dire une seule. Pas un assemblage d'un million de cellules mais <u>une</u> chose. Une seule chose qui est toi, les bras blancs, le plafond et le tapis à la fois, l'arbre derrière la fenêtre et chacune de ses feuilles, la fenêtre, la croute terrestre et le micro-onde, la voix lactée et la table basse, tout à la fois, le bourreau la victime et le miraculé.<br />
Ca dure le temps d'un choc électrique, toujours trop court, par définition.Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-66705374418910460942016-01-29T20:42:00.002+01:002016-01-29T20:42:36.379+01:00Martine, face B.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE65iaHgUdjLdDGOkm4tj5dUyKPjlBrM7EgaKvDd_ggWdTq3NuKD8NThJv_TGFNDpBOfbmwckQhSXSxRkXuqpD9SFJv-y8y1vTgpv87qRCE8WwFY5FfP-QfAkEjiNsc3SaLqdX3I_wUtzR/s1600/Martine+face+B.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE65iaHgUdjLdDGOkm4tj5dUyKPjlBrM7EgaKvDd_ggWdTq3NuKD8NThJv_TGFNDpBOfbmwckQhSXSxRkXuqpD9SFJv-y8y1vTgpv87qRCE8WwFY5FfP-QfAkEjiNsc3SaLqdX3I_wUtzR/s640/Martine+face+B.jpeg" width="408" /></a></div>
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Une ligne d'encre noire lui traverse le front de façon verticale, scindant ainsi le personnage en deux. C'est deux moitiés parfaitement distinctes dont la fusion est un véritable spectacle, je ne me lasse pas de l'observer. C'est comme ces cassettes audio qu'il faut prendre la peine de retourner pour connaître la fin de toutes ses symphonies. Martine face A. Martine face B.<br />
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Martine, face A. C'est la petite femme aux gestes chirurgicaux et au regard solide. C'est l'élégance d'un pantalon à pinces, un port de tête impeccable, les épaules en arrière et le torse en avant, avec parfois ce long et délicat battement de cils qui, alors qu'elle est plus petite que vous tous, peut vous toiser de haut. Martine face A vous intimide, elle a les mots justes et le point à la ligne, parfois l'insolence et le poing dans ta gueule. Martine face A, c'est la connaissance précise des outils qu'elle manipule, une armoire ordonnée et compartimentée quand il s'agit du monde physique qui l'entoure. C'est donner une place à chaque chose et une chance à chacun. Martine face A peut vous sembler inabordable, c'est parce qu'elle déborde d'élégance et qu'elle a quelque chose de mondain même lorsqu'elle se trouve hors du monde. Pour tout ça, il arrive souvent qu'elle vous fasse rougir avant même que vous n'ayez osé retourner la cassette, mais moi. Je suis un baladeur auto-reverse, alors je vais vous raconter.<br />
<br />
Martine face B, c'est un coeur impossible à briser. Tu peux frapper de toutes tes forces, l'espoir est fermement encré dans ses entrailles et tu n'y changeras rien. Elle brulera encore pour chaque étincelle, elle plongera la tête la première dans les coins ou ça brille, et sans jamais cesser d'y croire. Si tu la fais tomber dans la boue, elle se relèvera peut-être comme une enfant maladroite, frottera sans doute les débris de terre sur sa jupe en fronçant les sourcils, mais tu n'auras pas brisé sa confiance, pas même égratigné la quantité d'amour qu'elle peut donner. Si Martine face A te crache de l'encre noire à la figure en dansant avec son scalpel, c'est surtout par amour de la scénographie. Parce que Martine, Face B, elle crache surtout de l'amour pur.<br />
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Elle a dans les yeux des ouragans bleu-gris, la gestuelle d'une danseuse contemporaine et le rire d'une enfant pas sage. Elle ne simule jamais, elle n'a peur de rien.<br />
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Martine face B c'est un muffin qui éclate de rire et de pleurs, comme ça pour rien, parce qu'une enfant la remercie ou parce qu'un type montre ses tripes. Martine face B c'est une adolescente. Qui tombe amoureuse à répétition, qui voit du beau là ou d'autres n'avaient rien vu, et quand ça recommence c'est jamais moins fort pour autant, c'est jamais pour faire semblant. Martine face B c'est, dans le ventre, des maisons qui brûlent d'amour, un savoir-vibrer à en mourir, c'est le monde qui tremble et l'extase des cinq sens qui appelle à l'exode. C'est un petit soldat mêlé d'une poupée de chiffon, mais des chiffons de luxe, et un soldat de plomb.<br />
<br />Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-21496090377129269562016-01-09T21:34:00.001+01:002016-01-09T21:34:21.144+01:00Minuscule Infini <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgN_4UTIjR3XM2Ci5ljZRcJ9ijocwMyZ669Lo4tmu5VJN0Dm5bKDJx7Y-jV6kazpBPR4VZ3qs0bfkMI50JBPD4WvFU9lzz68MFLWhN9DBN1-HpWCqGWEcyZTTYXFqJK2gjrr9ucx0I4B10L/s1600/Tentations_Antoine.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="352" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgN_4UTIjR3XM2Ci5ljZRcJ9ijocwMyZ669Lo4tmu5VJN0Dm5bKDJx7Y-jV6kazpBPR4VZ3qs0bfkMI50JBPD4WvFU9lzz68MFLWhN9DBN1-HpWCqGWEcyZTTYXFqJK2gjrr9ucx0I4B10L/s640/Tentations_Antoine.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-small;"><i>Jerome Bosch - les tentations de Saint-Antoine - Détail</i></span></div>
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C'est des collines bleues saturées de reflets d'ardoise qui s'étendent à perte de vue, des silhouettes conifères qui découpent l'horizon en petits triangles isocèles. L'environnement sonore c'est le bruit des vagues et le cliquetis des bottes qui marchent sur le pont, l'embrassade du vent et des voiles dans un chiffonnement tendre, quelques éclats de rire qui s'écrasent sur les roches et le bruit de nos coeur frappant dans nos poitrines. Tout ça, c'est seulement le décor.<br />
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Et le personnage est multiple, il a des chevilles fines dans des bottes de cow-boy. Le visage toujours accroché à la fumée d'une cigarette et les doigts nerveusement enroulés autours de sa ceinture. C'est une fille mêlé d'un garçon, et lorsqu'il marche dans n'importe quelle rue il y a des meutes de loups qui le suivent en silence. C'est un personnage qu'on ne voit que de dos et qui a chevauché cent fois le grand Serpent Cosmique, coulant son entre-jambe sur des écailles glacées, sillonnant les faubourgs d'une voix lactée bâtarde qui baille encore d'ennuie de n'être que cosmos<br />
<div style="text-align: right;">
De n'être qu'infini. </div>
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Le personnage est donc multiple et il n'est jamais satisfait, le grand Tout ça n'est pas assez, il se sent à l'étroit dans l'infiniment grand et arrive à se perdre dans l'infini petit. C'est des cigarettes interminables et ce coeur qui palpite si fort qu'il va finir par déchirer la silhouette anguleuse, qu'il va sortir de son enveloppe et partir en courant rejoindre le serpent. Ah ! Sur des collines bleues, saturées<br />
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<div style="text-align: right;">
De reflets d'ardoise.</div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
C'est dans la fatigue que mes yeux font la mise au point, quand les paupières sont des rideaux et qu'il faut regarder au travers, il y a de nouveaux paysages qui se dessine derrière ceux du réel, et les rayons de mille soleils qui chatouillent la rétine. Et puis le bruit des vagues, le cliquetis des bottes qui marchent sur le pont, l'embrassade du vent et des voiles</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
Dans un chiffonnement tendre.</div>
Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-17435071618218994752015-11-26T12:52:00.000+01:002015-11-26T12:52:02.623+01:00Chasse au Trésor.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7V_34LFsq3dprStJNKi5edYr5rLQUSuY41qjxn-2gejFDZp186RhAEF5ir-QT3DSZA7xruTdOQKVMtLjrB4INsqG6WJtr1dxu2UcmRPtqVz5ajXH3PmXV-QFyRDIQKDj4mFBz8_EonNnp/s1600/12301683_975789129126158_9051692567042182978_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7V_34LFsq3dprStJNKi5edYr5rLQUSuY41qjxn-2gejFDZp186RhAEF5ir-QT3DSZA7xruTdOQKVMtLjrB4INsqG6WJtr1dxu2UcmRPtqVz5ajXH3PmXV-QFyRDIQKDj4mFBz8_EonNnp/s400/12301683_975789129126158_9051692567042182978_n.jpg" width="300" /></a></div>
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Ca prend l'allure d'une grande chasse au trésor. Certes elle est parfois pavée de longues plages de silence, certes il nous arrive de ne pas creuser pendant des semaines. Mais nous ne creusons pas le sol, nous creusons la couche de plastique qui recouvre le monde, nous creusons dans le torse des autres.<br />
<br />
Ca prend l'allure d'une grande chasse au trésor que chacun commence seul, infiniment seul, aux quatre coins du monde. Le premier indice se déploie lorsque chacun, a tour de rôle, se voit traversé par la pensée : " <i>Il y en a d'autres...</i> ", à cet instant raisonnent les canons de l'espoir dans la poitrine de l'univers. De tous petits canons, minuscules, vraiment. Ils ne font peut-être pas <i>Boom</i>, il font juste <i>POC</i>, mais c'est un poc en majuscules et c'est bien suffisant.<br />
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Donc le premier indice de l'un étant l'existence de l'autre, la quête se poursuit au rythme trop lent des quotidiens confondus. Les pirates de cette chasse au trésor sont peut-être nombreux, mais ils se partagent certains traits de caractère qui ne les aident pas à se rassembler : Ils sont timides, hyper-sensibles et souvent solitaires. Ils se sentent peu présentables, mal coiffés, n'ouvrent pas leur gueule en publique et trop souvent ils se laissent marcher dessus, au moins au début de leur existence. Autant creuser dans du béton avec une cuillère en plastique, je vous l'accorde. Et c'est bien ce qu'ils font.<br />
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Dans mon coffre à trésors je remarque que ça commence à briller sévère. Je veux dire, il y a presque de quoi éblouir et rendre aveugle, et je crois que c'est une arme dont nous aurons besoin, aujourd'hui plus que jamais. Et puis je les vois qui commence à parler, à s'ouvrir lentement comme un fruit qui éclate d'avoir pris le soleil trop longtemps. Je prends exemple sur eux. Certes nous traversons parfois de longues plages de silence sans rien qui scintille, des moments ou on se cache de briller parce qu'on est honteux de ce truc qui s'obstine à trembler dans le fond de nos ventres. On sait bien qu'ils seront nombreux à se moquer de ce cristal fragile qui soi-disant nous ralenti, qui soi-disant nous éloigne de la vérité. Mais vient toujours le matin ou le soir, en face d'un café brulant ou accoudé sur le comptoir, ou dans les yeux de l'autre on repère ce petit reflet irisé, l'indice suivant qu'on attendait, la force de penser encore une fois. Qu'il y en a d'autres, et qu'ils se cherchent entre eux.Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-67154644010940717052015-10-13T18:11:00.002+02:002015-10-13T18:11:23.175+02:00Et nous voulons Fleurir.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_OJWpUbXnPSiE2RjTolZsZcGKfrZk4w1TITlXPFsgklI3dE9_1bLfThB3vKnTQmHbONcFRFfjriOQu4B6Ybhw33v7h67_kksOPtkfmMAxwNzBd1ei9PiH90rUhPbBkBodPKgkMbhErgiR/s1600/expo5.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_OJWpUbXnPSiE2RjTolZsZcGKfrZk4w1TITlXPFsgklI3dE9_1bLfThB3vKnTQmHbONcFRFfjriOQu4B6Ybhw33v7h67_kksOPtkfmMAxwNzBd1ei9PiH90rUhPbBkBodPKgkMbhErgiR/s640/expo5.jpeg" width="446" /></a></div>
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Je vais te dire que c'est facile. Vraiment, c'est pas si compliqué.<br />
Je vais te dire encore, et tu peux bien cligner des yeux, qu'aimer c'est pas de la torture et qu'entre nous on peut encore jouer au chat, à la souris, au docteur, aux pirates, aux indiens avec la plume bien plantée dans le coeur. Je vais te dire que c'est des conneries, que ton monde sans espoir j'y crois pas une seconde, et tu peux bien me traiter de : Raconteuse d'histoire, Scénariste à deux sous, petite Narratrice du dimanche mais je te jure que moi je n'invente absolument rien. C'est tes nuages qui sont fictifs, et tes corbeaux je les vois pas.<br />
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Je vais te dire encore que chaque amour c'est le premier, et que ceux qui se brisent en deux c'est qu'ils ont bien voulu se laisser tordre. Je vais te dire que rien ne vient de l'exterieur et que tu as dans tes mains la graine, la chaleur, les orages et la lumière nécessaire a la fleuraison. Et dis moi pourquoi on est là si c'est pas pour fleurir ? Je vais le dire encore : c'est pas si compliqué.<br />
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Je vais te dire que tous les jours il y a des sourires à cueillir et des coeur à bouffer avec les doigts, des âmes qui scintillent, mais toi tout ce que tu vois c'est des corbeaux fictifs et des nuages en toc. Je vais te dire que c'est facile, et les corbeaux moi aussi je suis tombé dans leur piège. Ils tournent autours de ta baraque, croassent au dessus de ta tête alors que tu voudrais dormir, ils viennent te manger dans la main et tentent de transpercer la paume, mais il faut qu'il arrive ce matin ou tu te Réveilles. Et tu t'aperçois qu'ils n'existent pas, en fait il n'y a rien d'autre qu'un carré de lumière déposé sur les draps, je vais te dire, c'est pas si compliqué.<br />
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<br />Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-39354089825207453652015-09-30T20:48:00.001+02:002015-09-30T20:48:49.722+02:00Courber l'Echine ( du Diable )<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTup-_BiIZQF6IGuJEoUogqcoP6l6Ra8GJURS-Bf4axrkVitkxtCiNUSN67_Qz_llnWHjHWrXR9RaaqFz5l_XGJA2oECg6HDBMQ3zFrBeDdc35kvonEF_hyphenhyphenCtanr6R4_NNSlC-IBxXaCUR/s1600/12043115_952448564793548_1277116869694538441_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTup-_BiIZQF6IGuJEoUogqcoP6l6Ra8GJURS-Bf4axrkVitkxtCiNUSN67_Qz_llnWHjHWrXR9RaaqFz5l_XGJA2oECg6HDBMQ3zFrBeDdc35kvonEF_hyphenhyphenCtanr6R4_NNSlC-IBxXaCUR/s400/12043115_952448564793548_1277116869694538441_n.jpg" width="300" /></a></div>
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C'est pour tirer sur la peau du diable et toujours plus de fric, ça vient se frotter sous la table avec la gueule en Dents de Scie, pour la peau du voisin si les dollars veulent suivre et donne-moi ta main que je te mange le bras, c'est comme ça que ça marche ? C'est pour tirer la peau du diable et se courber l'échine en se frottant les mains, c'est suintant et c'est gras comme le mensonge sur la nappe en dentelle, ah, pas sur que j'y comprenne quelque chose. J'ai cru voir un Potage à l'Oseille dans les cheveux du diable, un Cheveux d'Ange sur la soupe aux Mirages. Bien sur il y a ceux qui n'en parlent pas et qui le portent sur leur dos, c'est toujours des secrets et des calculs sans fin, une boîte à Billets dans le coeur des Crétins. Et toi aussi ça te fatigue, je vois bien t'as la frousse, déjà quand on jouait au Monopoly tu voulais jamais faire la Banque, et puis t'as toujours préféré la Marelle au moins elle proposait d'aller au Ciel, allez. Si c'est pour tirer encore sur la peau d'un Diable deja mort je crois qu'ici on passe notre tour, ça n'a absolument aucune v-a-l-e-u-r est-ce que c'est d'a-c-c-o-r-d ? On joue le jeu mais on a plus peur, nous sommes devenus Personnages nous ne sommes plus Décor.Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com11tag:blogger.com,1999:blog-5540388432045138187.post-15257612589423376112015-09-10T15:46:00.001+02:002015-09-10T15:47:11.623+02:00( Les rideaux rouges encore )<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjd_Pim0dmW6h1ydSym9fEAM3U1qoERjMr4rlB7KpQHUq8YLwui_aUdzQEhfLwGLH4d5mKXvTyTToCdidFoELKstZl2_4Se8jFDyPquFc1y_SOaapEcapLPCdQURqAFJLr9euwGPBS_EqNE/s1600/IMG_3048.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjd_Pim0dmW6h1ydSym9fEAM3U1qoERjMr4rlB7KpQHUq8YLwui_aUdzQEhfLwGLH4d5mKXvTyTToCdidFoELKstZl2_4Se8jFDyPquFc1y_SOaapEcapLPCdQURqAFJLr9euwGPBS_EqNE/s640/IMG_3048.JPG" width="356" /></a></div>
<span style="background-color: white; color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px;"><br /></span>
<span style="background-color: white; color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px;"><br /></span>
<span style="background-color: white; color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px;">Je persiste à penser qu'ici on possède une capacité d'émerveillement plus grande qu'ailleurs. Ici on peut jouir du verbe voir, tomber d'extase de regarder, atteindre les paroxysmes du plaisir en ne faisant qu'observer. C'est ce qui nous sauve et ce qui nous tue, parce qu'on meurt tu sais, d'observer si fort et de se torturer la rétine a baver sur des courbes, des aplats de couleur, sur ce qu'on arrivera jamais a faire, et les yeux toujours clos sur ce qu'on a déjà fait. On s'entoure d'âmes qui ne sont pas vraiment des personnes, on danse avec des fantômes qui existent peut être ailleurs qu'ici, on traverse parfois le rideau des dimensions et personne ne dit rien sur "<i>la nature des œuvres</i>", de quel univers on les extrait parfois pour ne pas les finir, et on s'entoure de gens comme nous qui ne savent pas très bien mais qui continuent. A côtoyer des éternels, des âmes passantes qui parlent peu., qu'on couche sur le papier, la peau, les murs, et souvent la poubelle. Sous un vague prétexte esthétique auquel personne ne croit vraiment. Ici plus qu'ailleurs on a le goût du verbe faire et on ne parle jamais d'autre chose. On ne parle jamais de l'actualité ni de nos familles, très peu, on dit plutôt regarde cette ligne, t'as vu ce noir, regarde le motif de cette jupe, le pattern de cet abat-jour, la lumière jetée sur le trottoir, regarde ce reflet dans la vitre, regarde comme la couleur est vive, regarde les mouvements de cette mouche, t'as déjà vu cet animal ? Comment tu ferais la texture de ses cheveux ? Répète le motif a l'infini pour voir, pose le calque a l'envers, et si t'enlèves cette ligne , et si tu suis l'épaule , regarde, regarde, regarde. C'est ce qu'on fait ici, on regarde, chaque heure de chaque jour, aussi absurde que cela puisse paraître, derrière des rideaux rouges. Des rideaux en velours légèrement texturé si tu observe bien, dont la couleur est un peu passée par endroits regarde , tu vois ? Tu vois. </span>Capitaine Plumhttp://www.blogger.com/profile/16793538935231613790noreply@blogger.com0