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mardi 7 avril 2015

Les Abîmés // Acte II.





Du fin fond des abysses les abîmés s'activent. Luttent contre les dragons de leurs vies antérieures et mangent de l'or, du plomb, un peu de foi et trop de coeur.

Ils s'affairent en couture, en dessin en peinture, tous les outils sont bons pour faire sortir de soi ce qui grouille en dedans. Épuisés ils sourient et plus tard ils oublient. Ils s'entraident comme ils peuvent en tirant sur des cordes dans un décor qui s'obscurcit pour des rideaux qui tombent. Les abîmés ne lâchent rien. Ils ont des cernes en croissant de lune, des pinceaux ont séchés au bord du lavabo. Certains s'obstinent sur un ordinateur, a créer des sons qui n'existent pas, pour en faire des mélodies qui existent, et pour être honnêtes : ils s'épuisent a la tâche. 

Ça n'est plus tout à fait par plaisir. C'est devenu une façon de survivre / sous-vivre. Une dévotion inconditionnelle et parfaite qui ressemble a l'amour mais tout seul, une mission. Les abîmés sont passionnés et c'est ici qu'ont lieu leur plus belles cicatrices : Des balafrés du verbe Faire, des insomniaques du verbe Plaire. 

Bien loin des quartiers gentrifiés et des artistes en vogue, les abîmés ont des poils de chat sur la veste, des taches d'encre sous les ongles. Leur élégance inimitable ne passe pourtant par aucune porte, il n'y a toujours pas de place pour eux, sur aucun parking de l'univers, aucun logo pour leur folie, c'est drôle. C'est drôle n'est ce pas ? Je les vois comme des tas de muscles en action, des cervelles qui bouillonnent, des jambes qui courent, des créateurs d'idées permanents. Et pourtant... C'est drôle n'est ce pas ? 

Les abîmés inspirent le monde, le monde aspire les abîmés. 

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