Et toi tu crois que je dors bien / La nuit tu crois que c'est des bisounours / D'accord mais ils ont le sabre bien affuté / Je te jure / Et toi tu crois que je suis satisfaite / Que je me repose sur des couronnes / De lauriers roses / Mais comme toi je souffre de toute mon incompétence / De ce que je ne sais pas encore faire / De tout ce qui a été mal fait / Ou mal dit / par mes mains / Par ma bouche / Et toi tu crois que je dors bien.
Moi je pense qu'ils ne connaissent pas l'insomnie / Ceux qui vendent des produits surgelés / Ou bien des laisses pour chiens / Ceux qui travaillent a des guichets / Dans des boites / Derrière des vitres / On dirait qu'ils sont épuisés / Alors ils dorment, je te jure / Sur leur deux oreilles.
Et toi tu dors une fois sur deux / Toi tu existes à reculons / Ou bien tu dors comme les moineaux : en planant, une seconde / Mais eux tu vois ils n'ont pas de troubles du sommeil non / Ceux qui hésitent entre la cravate pourpre / Et le chemisier en satin / Mais toi tu dors à contre-jour et tu nages à contre-courant / Ils sont toujours persuadés que tu as le sommeil paisible / Toujours bon pied / Bon oeil / Toujours le mot pour rire et la tape / Sur l'épaule.
En fait tu dors à contre-jour / Tu ne vois rien des choses accomplies et du puzzle tu ne vois plus /
Que les pièces manquantes.
Tu regardes le monstre à l'intérieur du ventre et c'est tellement long / D'apprendre à l'aimer / Combien de temps encore avant de le prendre / Dans tes bras / Alors non tu vois je ne dors pas sur mes deux oreilles / D'ailleurs c'est absurde / Personne n'en est / Physiquement capable / Mais je cache aussi bien mon jeu que toi / et la tornade à l'intérieur du ventre / Je te jure/ J'ai la même.
J'essaye simplement de la trouver belle / Cette vague incontrôlable / Qui détruit tout sur son passage / Je ne veux plus nier son existence et j'essaye / je te jure / De lui tendre la main.
Mais on ne peut pas dire / Non / Que je dorme / Sur mes deux oreilles.
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