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lundi 22 février 2016

Les scindés du bassin




On dirait que des murs de brique nous scinde à l'horizontale, traversant le bassin, le nombril. On dirait une frontière solide bas / haut, la reconnexion est incroyablement laborieuse là ou elle devrait être évidente. C'est à dire qu'on dirait un mur, même pas une porte ni une trappe non un mur, mais allongé. Du béton qui sépare notre estomac de nos poumons, qui sépare ma tête de mes pieds et ça n'est pas normal, je veux dire ça n'est pas naturel. On dirait qu'on est pas tout à fait sûrs mais qu'on a quand même un petit malaise, la sensation que ça pourrait être un peu plus harmonieux, un peu plus cohérent. On met parfois les mots dessus et parfois pas. On croise parfois des gens qui font comme un choc éléctrique, toujours trop court par définition. On est à deux doigts de. C'est à dire qu'on presque compris quelque chose, qui s'échappe. Et puis il y a des visionnaires qui dégueulent tout un tas de vérités qui font du bien, mais même eux n'y comprennent rien. Ils ne sont que l'outil, le médium, le contenant d'un contenu trop grand qui dépasse et déborde. Alors on courre c'est sur, vers des bras blancs d'amour et des choses qui nous font trembler parce qu'on sent que c'est bon, même si on ne sait plus ce que ça veut dire, bon. Alors on courre vers le précieux, le rare, le murmure paisible dans l'oreille, la voix qui fait presque-fondre les murs, qui fait qu'on est presque une chose, je veux dire une seule. Pas un assemblage d'un million de cellules mais une chose. Une seule chose qui est toi, les bras blancs, le plafond et le tapis à la fois, l'arbre derrière la fenêtre et chacune de ses feuilles, la fenêtre, la croute terrestre et le micro-onde, la voix lactée et la table basse, tout à la fois, le bourreau la victime et le miraculé.
Ca dure le temps d'un choc électrique, toujours trop court, par définition.

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