Ils ont dans le regard une force si
puissante, si humble et si sucrée que c'est difficile de garder les
pieds sur terre quand on les rencontre. Ils affrontent des pluies de
météorites en se tenant la main, en tenant la mienne. Il savent
mettre de côté leur nombril pour le bien d'une tribu, d'une race,
d'un peuple, d'une famille. Il savent aimer bien mieux que la
plupart, sans frayeur ni discours. S'ils ne sont pas timides ils sont
souvent fous, hyperactifs ou lunatiques, écorchée ou trop
sensibles. Ils sont parfois franchement malades, il peut leur manquer
quelques membres mais ils ne voient pas l'intérêt d'en avoir honte.
Ils se répartissent en action bien plus qu'en paroles et ils se
fichent, éperdument, du raisonnement et de la bienséance.
Ils n'écoutent que leur ventre et
leurs étoiles, faisant confiance à leurs instincts et plus souvent
à ce qu'ils croient qu'à ce qu'ils voient. Ils écoutent chaque
petit murmure de leur folie, brandissent fièrement leurs démons,
leurs faiblesses. C'est ainsi qu'ils construisent des mondes, des
châteaux dont ils ne se vantent jamais, des planètes dont ils
taisent le nom. Seuls, ils perdent tout leur sens et s'éteignent. Il
n'ont de force que lorsqu'il s'agit de faire sourire l'autre, ou de
fabriquer avec du carton des morceaux de bonheur périssables et
précieux.
Les ombres essayent toujours de leur
tomber dessus mais ils sont combattifs, plus combattifs que ceux de
leur génération, qui ne savent plus par quoi commence le verbe
faire et dont les yeux perdent peu à peu tout leur éclat. S'ils se
battent, c'est pour défendre leur famille, leurs idées. Parce
qu'ils sont conscients du trésor dont ils sont les gardiens. Bourrés
de défauts et d'angoisse, il leur arrive de se faire mal à trop
vouloir se rendre heureux. Mais ils savent se parler si bien et se
sourire encore, qu'ils ont réussi l'impensable.
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