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mercredi 21 mai 2014

Comète unijambiste


Nous rédigeons activement notre lettre d'insultes pour les forces obscures. Nos journées sont faites de papier, de crayons, de rire et de soleil. La quasi-totalité de nos revenus disparait dans les bande-dessinées, les romans, la science-fiction, les crayons de couleur et la fête. A l'occasion, les magasins de jouets. Nous sommes heureux de ne faire que des choses que nous comprenons, nous ne passons par aucun intermédiaire, à aucun moment. Le vocabulaire actuel ne nous concerne pas, et nous avons créé notre langage sur les cendres du votre.

Je vis sur un bateau constellé d'impromptu. Avec une silhouette brune qui m'accompagne entre les dunes. Sa peau porte l'odeur d'une tarte, d'un sablé, une peau qui sent les céréales. Ta peau mon bac à sable, ma maison, mon dédale. Et autour du navire : la ronde de ces étoiles paumées, les nôtres, qui scintillent solidement dans le cercle improbable, la constellation to be continued.

Ces ombres qui nous tournent autour je leur fais des grimaces, elles ne nous auront pas puisque j'ai le couteau, le flingue, l'amulette sous mon oreiller. Bien sur ils sont jolis les corbeaux de l'enfer, les rapaces insouciants qui produisent la lumière, jetant surtout leur ombre sur mon navire de guerre. Mais le gourou a retourné les cartes, et j'ai vu le bonheur il était dans ma poche.


Certes, nous sommes un cercle de comètes handicapées, étoiles unijambistes en quelques sortes. On doit toujours tirer la manche de l'un, secouer les puces de l'autre, faire un câlin ici ou un discours là-bas. Nous sommes les rois de l'ascenseur émotionnel, les monarque du changement d'avis, nous avons tant de fois la tête qui tombe, mais tant de fois sauvé le monde.  

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