jeudi 26 novembre 2015
Chasse au Trésor.
Ca prend l'allure d'une grande chasse au trésor. Certes elle est parfois pavée de longues plages de silence, certes il nous arrive de ne pas creuser pendant des semaines. Mais nous ne creusons pas le sol, nous creusons la couche de plastique qui recouvre le monde, nous creusons dans le torse des autres.
Ca prend l'allure d'une grande chasse au trésor que chacun commence seul, infiniment seul, aux quatre coins du monde. Le premier indice se déploie lorsque chacun, a tour de rôle, se voit traversé par la pensée : " Il y en a d'autres... ", à cet instant raisonnent les canons de l'espoir dans la poitrine de l'univers. De tous petits canons, minuscules, vraiment. Ils ne font peut-être pas Boom, il font juste POC, mais c'est un poc en majuscules et c'est bien suffisant.
Donc le premier indice de l'un étant l'existence de l'autre, la quête se poursuit au rythme trop lent des quotidiens confondus. Les pirates de cette chasse au trésor sont peut-être nombreux, mais ils se partagent certains traits de caractère qui ne les aident pas à se rassembler : Ils sont timides, hyper-sensibles et souvent solitaires. Ils se sentent peu présentables, mal coiffés, n'ouvrent pas leur gueule en publique et trop souvent ils se laissent marcher dessus, au moins au début de leur existence. Autant creuser dans du béton avec une cuillère en plastique, je vous l'accorde. Et c'est bien ce qu'ils font.
Dans mon coffre à trésors je remarque que ça commence à briller sévère. Je veux dire, il y a presque de quoi éblouir et rendre aveugle, et je crois que c'est une arme dont nous aurons besoin, aujourd'hui plus que jamais. Et puis je les vois qui commence à parler, à s'ouvrir lentement comme un fruit qui éclate d'avoir pris le soleil trop longtemps. Je prends exemple sur eux. Certes nous traversons parfois de longues plages de silence sans rien qui scintille, des moments ou on se cache de briller parce qu'on est honteux de ce truc qui s'obstine à trembler dans le fond de nos ventres. On sait bien qu'ils seront nombreux à se moquer de ce cristal fragile qui soi-disant nous ralenti, qui soi-disant nous éloigne de la vérité. Mais vient toujours le matin ou le soir, en face d'un café brulant ou accoudé sur le comptoir, ou dans les yeux de l'autre on repère ce petit reflet irisé, l'indice suivant qu'on attendait, la force de penser encore une fois. Qu'il y en a d'autres, et qu'ils se cherchent entre eux.
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Merci pour ce texte. Merci. Merci.
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