" Et pourquoi une théière ? "

Rares sont les organismes dépourvus de cœur, chaque ville en possède un au même titre que les plantes, les histoires, les objets ou les réflexions. Seuls quelques humains s'appliquent à en manquer. La Théière dont nous parlons ressemble à l’objet dont elle porte le nom, mais elle est bien plus grande dans sa taille comme dans ses fonctions.

Un amas de tuyaux salis la traversent, la contournent, pour ensuite filer sous la terre comme les racines infinies d’une plante sempiternelle. Enterrée sous une dizaine de mètres de terre sombre, la Théière n’est rien d’autre, finalement, qu’une énorme pompe transportant des litres d’un liquide pourpre difficilement définissable. Les racines de la Théière déversent leur semence dans chaque endroit clé de Mille-Pourpre : Essentiellement le port, la ville Bleue et elle même, mais aussi chaque recoin le plus oublié. Elle alimente en énergie le moindre petit caillou de Mille-Pourpre depuis sa naissance, elle donne vie à chaque personnage, chaque histoire. Elle fait que le vent souffle, que la nuit tombe, que le jour se lève et que je m'envole.

Les deux canaux principaux de la pompe sont l’anse et le bec ou se rejoignent tous les flux Pourpres pour entrer ou sortir, elle est d’une chaude couleur orangée qui scintille en son plein cœur et bien sur elle palpite. Gigantesque membrane abritant les sensations les plus fragiles, les émotions les plus branlantes, la Théière pompe, recycle, transforme, redistribue les énergies avec le silence et l’humilité si caractéristiques des machines à l’ouvrage.