Nous rédigeons activement notre lettre
d'insultes pour les forces obscures. Nos journées sont faites de
papier, de crayons, de rire et de soleil. La quasi-totalité de nos
revenus disparait dans les bande-dessinées, les romans, la science-fiction, les crayons
de couleur et la fête. A l'occasion, les magasins de jouets. Nous
sommes heureux de ne faire que des choses que nous comprenons, nous
ne passons par aucun intermédiaire, à aucun moment. Le vocabulaire
actuel ne nous concerne pas, et nous avons créé notre langage sur
les cendres du votre.
Je vis sur un bateau constellé
d'impromptu. Avec une silhouette brune qui m'accompagne entre les
dunes. Sa peau porte l'odeur d'une tarte, d'un sablé, une peau qui
sent les céréales. Ta peau mon bac à sable, ma maison, mon dédale.
Et autour du navire : la ronde de ces étoiles paumées, les nôtres,
qui scintillent solidement dans le cercle improbable, la
constellation to be continued.
Ces ombres qui nous tournent autour je
leur fais des grimaces, elles ne nous auront pas puisque j'ai le
couteau, le flingue, l'amulette sous mon oreiller. Bien sur ils sont
jolis les corbeaux de l'enfer, les rapaces insouciants qui produisent
la lumière, jetant surtout leur ombre sur mon navire de guerre. Mais
le gourou a retourné les cartes, et j'ai vu le bonheur il était
dans ma poche.
Certes, nous sommes un cercle de
comètes handicapées, étoiles unijambistes en quelques sortes. On
doit toujours tirer la manche de l'un, secouer les puces de l'autre,
faire un câlin ici ou un discours là-bas. Nous sommes les rois de
l'ascenseur émotionnel, les monarque du changement d'avis, nous
avons tant de fois la tête qui tombe, mais tant de fois sauvé le
monde.
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