On est tous sur le même bateau, un bateau en carton avec des trous dedans. Qui prend la flotte, le vent, la tempête. On est une bande en quelques sortes, une bande de pauvres bienheureux. On s'échange boites de thon contre soupes de légumes, boutures de plantes grasses contre noyaux d'avocat. On a toujours des plans pour récupérer du gratos, de l'invendu, de la fringues trop grande ou des vases de sorcière. On s'extasie devant trois fois rien, toujours. Un morceau de rideau au motif élimé, une planche de bois qui appelle la peinture, un panier en osier, et les jouets pour enfants. Nous avons le bonheur facile, mais au moins nous avons le bonheur. On se vente d'avoir meublé nos maisons par la rue, nos armoires par la combine, nos plats de luxe par la piraterie. Nous sommes sur le même bateau de fortune, serrés-collés pour avoir chaud, fendus de rire pour des blagues nulles, crevant de joie dans nos cellules.
Nos sourires sont impérissables et notre bateau va bon train, vous pouvez gardez la monnaie, on a déjà volé le pain.
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